Du 10 au 11 juillet 2025, Ouagadougou accueille un colloque international organisé par l’Institut des sciences des sociétés (INSS). L’événement, dont la cérémonie de lancement a eu lieu ce 10 juillet 2025, est axé sur « les langues, les langages numériques, l’intelligence artificielle et l’éducation en Afrique ».
Dans un monde en constante évolution, l’essor du numérique et de l’intelligence artificielle (IA) modifie en profondeur les pratiques éducatives et l’apprentissage des langues. Cependant, cette évolution *n’est pas sans défis, notamment sur le plan éthique. C’est dans l’optique de saisir les opportunités offertes par ces avancées pour une éducation de qualité que l’INSS a initié ce colloque international. La cérémonie de lancement des travaux a eu lieu ce 10 juillet 2025 à Ouagadougou.

Selon le Pr Célestin Ki, Conseiller technique du ministère en charge de l’Enseignement supérieur et représentant du ministre, patron de la cérémonie, le thème est particulièrement pertinent. « Ce colloque met en lumière des axes stratégiques majeurs pour l’avenir du Burkina et de l’Afrique. Nos langues, loin d’être de simples outils de communication, constituent de puissants leviers d’émancipation, d’innovation, de développement et de lutte », a-t-il expliqué.

Le colloque rassemble de nombreux chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et professionnels venant du Burkina Faso, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Togo, de l’Algérie, du Gabon, de Madagascar et du Congo. Pendant deux jours, ils analyseront les implications des langues, des langages numériques et de l’IA pour une éducation inclusive et de qualité en Afrique.
Des défis à surmonter pour l’intégration des langues locales
Cependant, Pr Mamadou Lamine Sanogo, président du comité scientifique du colloque, a souligné dans la communication inaugurale que le chemin est parsemé d’embûches. Il a noté : « Nous sommes confrontés à plusieurs problèmes en même temps. Nous avons des langues sous-équipées, peu écrites et très peu étudiées. Nous avons très peu de ressources dans nos langues alors que nous sommes confrontés au défi de l’éducation de qualité et également de l’accès aux ressources numériques, particulièrement l’internet et les avancées technologiques comme l’IA. »

Face à cette situation, l’abandon n’est pas une option, d’où l’organisation de ce colloque. Le Pr Sanogo a invité l’ensemble des Africains à travailler en synergie, chacun dans sa spécialité, pour relever les défis. Il a notamment appelé à « produire des ressources numériques dans nos langues pour booster le système éducatif, travailler à les rendre accessibles à tout le monde, en tenant compte des personnes vivant avec un handicap et produire nos ressources dans nos langues ». Il a également insisté sur la nécessité d’« avoir un budget important aussi bien pour l’éducation que pour la qualité du numérique et la diffusion des contenus en Afrique ».

La tenue de ce colloque se veut un acte patriotique en matière de recherche pour le Burkina en particulier, et l’Afrique entière en général, selon la Directrice de l’INSS, Aoua Carole Congo. À l’issue des travaux, les conclusions seront transmises aux autorités afin de « valoriser nos langues nationales, nos cultures, nos savoirs et les résultats de recherche ».
Issouf TAPSOBA
Latribunedufaso.net
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