Journée internationale de la femme minière : Au Burkina, 7,54% de femmes travaillent dans les sociétés minières

Dans le cadre de la Journée mondiale de la femme minière, l’Association des Femmes du secteur Minier du Burkina (AFEMIB), à travers ce message interpelle les gouvernants à plus d’équité.

L’organisation mondiale «International Women in Mining (IWiM)» a choisi la date du 15 juin 2022 pour célébrer la Journée internationale des femmes dans le secteur minier. C’est une opportunité offerte aux structures engagées dans la promotion du genre de faire le point des avancées en matière de lutte pour l’égalité des sexes.

Dans le secteur minier burkinabé, le rôle et la représentativité des femmes a certes évolué à ce jour mais elle reste néanmoins toujours faible. Selon le rapport ITIE 2019, sur un effectif total de 11 055 personnes employées par 14 compagnies minières industrielles concernées par le rapport, seulement 834 étaient des femmes, soit 7,54% de l’effectif total.

En 2020, l’AFEMIB avec l’appui de l’Institut national démocratique pour les affaires internationales,

NDI, a mené une étude sur les emplois générés par 5 mines du Burkina Faso et le genre, Il s’est avéré que le taux d’employabilité des femmes variait entre 1 à 11% selon les mines.

Une étude menée par Mining, Minerals and Sustainable Development Project, MMSD, sur les mines artisanales et les exploitations minières à petite échelle au Burkina Faso a révélé qu’en saison sèche, on peut estimer le nombre de personnes travaillant sur ces sites d’exploitations à des milliers de personnes. Sur ce nombre, 50 % sont des hommes, 45 % des femmes et 5 % des enfants.

Selon les données collectées de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie, INSD, la contribution du secteur minier à l’emploi en 2019 se situerait à 0,69%.

Pour l’AFEMIB, ces taux sont très faibles ; cependant elle est consciente des efforts consentis par certaines compagnies minières pour faire bouger les lignes. En effet, plusieurs compagnies minières contribuent efficacement, par leurs initiatives, à la prise en compte des besoins spécifiques de leurs employées femmes à travers la mise en place de politiques spécifiques pour le bien-être de celles- ci.

Comment la femme peut-elle arriver à tirer grand profit du secteur minier ?

L’AFEMIB, doyenne de toutes les associations nationales de l’espace UEMOA, pour sa part, poursuit ses actions de formation sur le développement du leadership personnel, la motivation des jeunes filles à embraser les filières scientifiques, plaidoyer, de sensibilisation et de renforcement des capacités techniques et financières des femmes du secteur pour accroitre leur résilience face aux défis du secteur. Il est pertinent de retenir qu’au Burkina Faso, le cadre règlementaire existe, mais souvent, l’applicabilité pose problème. L’AFEMIB souhaite que la loi votée sur le contenu local soit respectée dans toute sa rigueur pour permettre à tous, surtout à la femme de pouvoir jouer sa partition en étant davantage impliquée dans le développement économique local des communes.

A l’occasion, l’AFEMIB voudrait rendre hommage à ses pionnières qui ont beaucoup œuvré dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes dans ce secteur qui a toujours un visage masculin.

Madame Aïssata ZONOU Première femme géologue du Burkina

Madame Maïmouna GUEMBRE Première femme métallurgiste du Burkina

Madame Marie-Rose Aïda TAMBOURA, Première femme Directrice Pays de compagnies minières au Burkina

Et bien d’autres femmes qui ont mené des réflexions et combats pour une meilleure représentativité dans le secteur géo extractif. L’AFEMIB est reconnaissante de l’engagement des initiatrices de «Femme dynamique» qui œuvrent à rendre plus visible les actions de l’AFEMIB.

L’AFEMIB salue également les apports des structures de veille et de bonne gouvernance qui contribuent à créer un cadre favorable pour la femme.

Dans le contexte actuel où notre pays est secoué par la crise sécuritaire ébranlant ainsi tous les domaines du développement humain durable, l’AFEMIB invite toutes les femmes du secteur minier burkinabé à se réunir pour réussir le plaidoyer afin que 30% du Fonds Minier de Développement Local (FMDL) soient consacré aux activités portées par des femmes, toute chose qui soutiendra le tissu économique.

Le 5ème objectif de développement durable est spécifiquement dédié à l’autonomisation des filles et des femmes. Il concerne l’égalité entre les sexes et vise à mettre fin à toutes les formes de discriminations et de violences contre les femmes et les filles dans le monde entier.

Comment atteindre ce pari dans le contexte burkinabé qui, au 31 décembre 2021 a enregistré plus de 352 927 femmes et 974 236 enfants déplacés internes ?

Quel rôle pourrait jouer le FMDL ?

Ce fonds peut-il avoir un visage féminin dans sa rétribution ? OUI ! Si un quota d’au moins 30% du FMDL est accordé aux femmes, d’ici 2030, l’objectif sera totalement atteint.

Promouvoir les droits économiques des femmes = Développement humain durable.

Tous, engageons-nous pour la prise en compte de la femme dans la gestion du FMDL.

Burkinabé, soutenez l’AFEMIB dans cette quête qui vise à renforcer la résilience des femmes dans ce contexte d’insécurité !

Je vous remercie !

Madame Lucie KABRE, Présidente de l’AFEMIB

 

 

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