Lutte contre le travail des enfants : Le Burkina commémore la journée mondiale

Chaque année, 12 juin, le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale ( MFPTPS) commémore la Journée mondiale contre le travail des enfants (JMTE). Cette année la cérémonie officielle, marquant la commémoration en différé s’est tenue ce mardi 14 juin 2022, à Ouagadougou, sous le thème « Protection sociale universelle pour mettre fin au travail des enfants ».

Au Burkina Faso, comme dans certains pays du monde, le phénomène du travail des enfants est toujours d’actualité. Les enfants sont souvent exposés à plusieurs dangers liés au travail, aux abus, à l’exploitation, etc. D’après les chiffres donnés par le ministre en charge du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié, dans le monde, le nombre d’enfants astreints aux travaux dangereux et travaillant dans des conditions menaçant directement leur santé et leur sécurité s’élève à 79 millions en 2020. Et la présente cérémonie de commémoration de la Journée mondiale contre le travail des enfants (JMTE) s’est tenue dans un contexte international et national difficile, avec entre autres la flambée des prix des produits de grande consommation consécutive à la COVID-19 et à la crise géopolitique en Ukraine, l’insécurité, le décès des parents, le chômage, l’absence de travail décent pour certaines personnes, les charges connexes dans les établissements scolaires, qui constituent des facteurs de vulnérabilité des personnes, pouvant contraindre les enfants au travail.

Ainsi, pour Bassolma Bazié, le choix du thème de la présente cérémonie de commémoration de la Journée mondiale contre le travail des enfants (JMTE) n’est pas fortuit car la protection sociale est loin d’être une assistance aux personnes, mais un ensemble d’interventions publiques ayant pour but d’aider les ménages ainsi que les individus à mieux gérer les risques et à réduire leur vulnérabilité et la pauvreté, à travers un meilleur accès aux services sociaux et à l’emploi. De ce fait, Roukiatou Rwamba, représentante des enfants, fonde l’espoir que les réflexions autour du thème de cette cérémonie vont permettre d’améliorer les conditions de vie et venir en aide aux parents. « Ce thème est d’actualité et pertinent car la protection sociale réduit la pauvreté et la vulnérabilité des familles. Ainsi, on verra de moins en moins d’enfants dans le domaine du travail et de plus en plus de parents protecteurs et soucieux de notre bien-être », a-t-elle laissé entendre.

Il faut noter que depuis 2002, la commémoration de la JMTE offre des moments d’introspection sur les succès et échecs ainsi que les efforts à consentir pour engranger plus de résultats positifs sur le phénomène du travail des enfants. Et depuis plusieurs années, le Gouvernement burkinabè travaille en vue de trouver des solutions efficaces à ce problème. En vue de soustraire les enfants des pires formes de travail, le pays, avec l’accompagnement de ses partenaires, a entrepris un certain nombre d’actions, notamment la mise en conformité de la législation nationale, l’adoption d’un plan d’actions national 2011-2015 puis d’une stratégie nationale 2019-2023 de lutte contre les pires formes de travail des enfants, le contrôle du travail des enfants dans les secteurs d’activités à forte potentialité de main-d’œuvre enfantine, la sensibilisation de la population sur les pires formes de travail des enfants, et la réinsertion des enfants dans le système éducatif. Souscrivant à l’invite du Bureau international du travail (BIT) relative à l’extension de la protection sociale à toute les couches sociales, des actions de promotion de la scolarisation, des cantines endogènes, de l’auto-emploi des jeunes et des femmes ; la mise en œuvre de la stratégie de l’éducation en situation d’urgence ; l’adoption de politiques/programmes et de mesures sociales en faveur des couches sociales vulnérables, et bien d’autres sont menées.

Quand bien même ces actions ont permis d’engranger des résultats positifs, il est nécessaire de les renforcer car l’évolution de la situation n’est pas tout à fait rassurante. C’est pour cela que Bassolma Bazié n’a pas manqué d’inviter l’ensemble de la population, les partenaires au développement et les autres acteurs engagés dans cette lutte, à redoubler d’efforts dans la promotion et la consolidation de la protection sociale pour tous. « De ce fait, l’accès à l’éducation et la formation professionnelle des enfants ainsi que leur maintien aussi longtemps que possible dans le système éducatif doivent aller de pair avec la promotion d’actions visant l’autonomisation des familles, car le travail des enfants est intimement lié aux droits des adultes », a-t-il rappelé, tout en réitérant ses remerciements à tous les acteurs œuvrant dans ce sens.

Haramy Son 

Latribunedufaso.net

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