Les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes spécialistes sont désormais autorisés à poursuivre leurs vacations dans les établissements de santé privés. Le ministère de la Santé a annoncé cette « autorisation exceptionnelle » lors d’un point de presse tenu ce 20 octobre 2025 à Ouagadougou.
Le ministère de la Santé a annoncé une autorisation exceptionnelle permettant aux médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes spécialistes du secteur public de reprendre leurs vacations dans les établissements de santé privés. Cette mesure, vise à répondre à une situation jugée préoccupante depuis la fin de la période de vacations en septembre dernier.
Une mesure transitoire face à une crise dans les soins spécialisés
Lors d’un point de presse tenu ce lundi à Ouagadougou, le ministre de la Santé, Dr Robert Kargougou, a justifié cette décision par la quasi-inexistence de spécialistes dans de nombreuses structures de santé privées. Une situation qui a fortement perturbé l’accès aux soins pour les pathologies chroniques et mis en péril le modèle économique de certains établissements privés.

« L’arrêt des vacations des spécialistes a eu un impact direct sur la prise en charge des patients spécifiques, dont les cas sont souvent urgents ou complexes », a déclaré le ministre.
Une autorisation encadrée pour éviter les dérives
Le ministère entend toutefois encadrer strictement cette reprise des vacations à travers une circulaire datée du 14 octobre 2025. Cette circulaire vise à garantir l’équité dans l’accès aux soins, à prévenir les conflits d’intérêts et à assurer la disponibilité effective des spécialistes dans les hôpitaux publics.
« Cette mesure n’est que transitoire, en attendant que les établissements privés recrutent leurs propres spécialistes », a précisé Robert Kargougou.

Réformes dans les hôpitaux publics
En parallèle, plusieurs mesures ont été prises pour améliorer l’offre de soins dans les structures publiques, notamment l’instauration de consultations en soirée, le renforcement de l’organisation des services hospitaliers selon les horaires de la fonction publique hospitalière, l’exigence d’un programme de travail détaillé pour chaque praticien hospitalo-universitaire, la mise en place d’un mécanisme de traitement des rendez-vous médicaux dépassant deux semaines.
Le ministre a également appelé à un renforcement de la première ligne de soins pour un meilleur respect de la pyramide sanitaire.
Un signal fort au secteur privé
Au-delà de la réponse à l’urgence sanitaire, cette décision envoie un signal fort au secteur privé de la santé, que le gouvernement considère comme un acteur complémentaire essentiel dans l’offre de soins au Burkina Faso.
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« Le gouvernement réaffirme son soutien au secteur privé de la santé, dans une dynamique de collaboration pour le bien-être des populations », a conclu le ministre.
Rosana Astride KIENDREBEOGO
Latribunedufaso.net
