Dr Léonce Ki, enseignant-chercheur, a fait une communication sur l'origine des masques lors d'une conférence publique, 4 juillet 2025 à Ouagadougou

Masques au Burkina Faso : Origines et aires géographiques, selon Dr Léonce Ki

« Le masque tire son origine de l’Homme de manière générale. » C’est par cette déclaration que Dr Léonce Ki, enseignant-chercheur, a introduit sa communication lors d’une conférence publique tenue ce 4 juillet 2025 au sein du Musée national du Burkina à Ouagadougou. Lors de cette rencontre, Dr Ki a exposé sur le thème : « Origines et aires géographiques des masques au Burkina Faso ».

Cette conférence publique a plongé les participants (Énarques, étudiants de l’ISTIC et amoureux des masque), de mieux comprendre la richesse du masque et les différentes communautés qui le détiennent. C’était le 4 juillet 2025 au Musée national du Burkina à Ouagadougou.

Le masque, rappelle Dr Léonce Ki, ne prend pas sa source uniquement en Afrique. On retrouve des traces anciennes en Israël (une tête de masque datant de plus de 9000 ans avant Jésus-Christ ), mais aussi en Grèce antique, chez les Romains, en Égypte pharaonique et jusqu’en Amérique. 

Dr Léonce Ki, enseignant-chercheur, a fait une communication sur l'origine des masques lors d'une conférence publique, 4 juillet 2025 à Ouagadougou
L’enseignant-chercheur Dr Léonce Ki – Ph. N. Ouattara

Au Burkina Faso, le masque est un pilier culturel qui sert à communiquer avec les esprits, transmettre des savoirs, structurer la société et encadrer les rites d’initiation etc. Un fait évoqué lors de la conférence est que, dans plusieurs récits traditionnels, c’est une femme qui découvre le masque en brousse, conférant ainsi au masque-mère une place importante dans les panthéons rituels. Ce rôle féminin, souvent ignoré, est pourtant fondamental, a expliqué le conférencier. 

Dr Léonce Ki distingue deux grandes catégories de sociétés au Burkina Faso. Il s’agit de celles qui utilisent le masque et celles qui ne le pratiquent pas. Parmi les sociétés sans masques figurent les Peulhs, Touaregs, Bissa, Lobi et Dagara. Les sociétés à masques comprennent les San, Marka, Bobo, Bwa, Sénoufo, Moaga et Gourmantché.

Dr Léonce Ki, enseignant-chercheur, a fait une communication sur l'origine des masques lors d'une conférence publique, 4 juillet 2025 à Ouagadougou
Dr Léonce Ki a présenté des photos de masques en feuilles lors de sa communication – Ph. N. Ouattara

Par aire culturelle, on observe une diversité notable. Les Gourmantché de l’Est utilisent des masques en paille et fibres. Chez les Gurunsi, on y trouve une grande diversité de masques. Les Bwaba emploient des masques en feuille, fibre, écorce et tissu. Les Marka, eux, utilisent des masques en fibre et en feuille. Enfin, les Sénoufo utilisent des masques en tissu. Dr Ki a précisé que là où il n’existe ni mythe, ni fonction sociale, ni transmission, il ne peut être question véritablement de société à masque.

Dr Léonce Ki, enseignant-chercheur, a fait une communication sur l'origine des masques lors d'une conférence publique, 4 juillet 2025 à Ouagadougou
Une vue des participants à la conférence publique – Ph. N. Ouattara

Au-delà de l’aspect rituel, le masque joue un rôle institutionnel et éducatif. Il enseigne que l’ordre établi doit être respecté. Le conférencier a insisté sur le fait que le masque est avant tout une forme d’éducation et que c’est d’ailleurs l’une des fonctions essentielles du masque dans la communauté. 

Lire aussi >> Musée national du Burkina Faso : Le ton est donné pour la découverte des « Masques : au-delà du visible »

« En conclusion, le masque quand on parle de son origine, est venu pour maintenir le dialogue entre le monde visible et invisible. Le masque est venu en tant qu’intermédiaire. Et quand on regarde au Burkina, presque toutes les communautés l’ont, excepté les Peulh, Touareg, Bissa, Lobi, Dagara. », a conclu Dr Ki Léonce. 

Nabintou OUATTARA 

Latribunedufaso.net 

Partagez

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *