Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Mathias Traoré, a présidé, ce 23 décembre 2024 à Ouagadougou, l’ouverture de la 2e session extraordinaire de l’année 2024 de la Commission Consultative du Travail (CCT). Cette session est consacrée à l’examen du projet de décret portant sur l’assurance vieillesse complémentaire pour la sécurité sociale des travailleurs au Burkina Faso.
Le droit de chaque être humain à la sécurité sociale est inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Dans son discours d’ouverture, le ministre Traoré a souligné que, pour renforcer ce droit, le Gouvernement du Burkina Faso a entrepris des réformes « importantes » en matière de sécurité sociale, conformément aux engagements nationaux et internationaux en faveur de la justice sociale et de l’équité.

Il a également précisé que l’adoption de la loi n°004-2021/AN du 06 avril 2021, portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés et assimilés, visait à répondre aux nouvelles attentes des partenaires sociaux tout en traduisant la volonté politique du Gouvernement d’offrir un régime de sécurité sociale solide et viable à l’ensemble de la population burkinabè.
En outre, l’article 102 de cette loi a institué la retraite complémentaire au titre de la branche vieillesse, précisant que les conditions et modalités de cette retraite seraient déterminées par un décret pris en Conseil des ministres, après avis de la Commission Consultative du Travail. En préparation de ce décret, plusieurs actions ont été entreprises, notamment une étude actuarielle sur les scénarios possibles et la commande d’un design actuariel par la Caisse nationale de sécurité sociale, selon le ministre Traoré. Un atelier technique a également permis d’élaborer un projet de décret sur l’assurance vieillesse complémentaire.

Le Directeur général de la Protection sociale, Hamadou Kobanka, a expliqué que le projet de décret vise à permettre aux travailleurs de choisir librement s’ils souhaitent ou non cotiser à ce régime complémentaire. Contrairement au régime de cotisation de base, où l’employeur et le salarié cotisent ensemble, la retraite complémentaire repose uniquement sur les cotisations volontaires du travailleur lui-même. « Ce système est entièrement volontaire », a précisé M. Kobanka. « Il s’agit d’un supplément de retraite que le travailleur peut constituer lui-même, selon ses capacités financières et ses besoins. Chacun aura un compte individuel, qu’il alimentera à son rythme », a-t-il ajouté.
Des cotisations à partir de 5 000 FCFA
L’une des spécificités de ce projet est le montant de la cotisation, qui commence à partir de 5 000 FCFA par mois. Ce montant est flexible et pourra être ajusté en fonction des capacités du travailleur.
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M. Kobanka a ajouté que ce système de retraite complémentaire est conçu pour permettre aux travailleurs d’accumuler un supplément de revenu pour leur retraite, en fonction de leurs cotisations volontaires. À l’âge de la retraite, le travailleur pourra commencer à bénéficier des fonds accumulés sur son compte individuel.
En outre, le taux de cotisation, ainsi que les modalités précises de gestion des fonds, seront définis après l’avis des commissaires de la Commission Consultative du Travail.

Le ministre de la Fonction publique, du travail et de la Protection sociale, Mathias Traoré, a conclu en soulignant l’importance de cette session, invitant les participants à des échanges fructueux pour mieux cerner les contours du projet, afin de contribuer à son amélioration et à sa mise en œuvre efficace.
Nabintou OUATTARA
Latribunedufaso.net