24 session de l’AG/EPE : La cartographie des risques et l’efficacité du contrôle dans les EPE au centre des échanges

Sous la délégation du président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le Premier ministre, Me Apollinaire Kyelem a présidé ce jeudi 10 Août 2023 à Ouagadougou, la 24e session de l’Assemblée générale des établissements publics de l’Etat ( AG/EPE).

Comme à l’accoutumée, il a été passé en revue la gestion des différents établissements publics de l’Etat afin d’en apprécier les performances réalisées au titre de l’exercice 2022, d’examiner les difficultés rencontrées dans l’accomplissement des missions confiées à ces entités et dégager des actions à entreprendre pour une amélioration continue des services publics rendus aux usagers.

Selon le rapport de synthèse du secrétariat général de l’AG/EPE, la revue du fonctionnement des EPE révèle que ceux nouvellement créés n’ont pas disposé à temps d’organes d’administration et de gestion conformément à la règlementation. Il s’agit précisément de de l’Académie de Police (AP), de l’Ecole Nationale de Police (ENP) qui, n’étant pas à mesure de présenter des états financiers en bonne et due forme, ni des rapports de gestion des Conseils d’administration (CA ) au titre de l’exercice 2022, ont soumis à titre exceptionnel, pour audition, des rapports d’explication.

En outre, d’autres établissements n’ont pu disposer de conseils d’administration au cours de l’exercice 2022 ou sont de création récente et participent à cette session en qualité d’observateurs. Il s’agit notamment de l’Agence pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Communautaire (APEC), le Centre de promotion de l’aviculture (CPAVI), la Semaine Nationale de la Culture (SNC), le Service Médical d’Aide Urgente (SAMU), l’Office National du Contrôle des Aménagements et des Constructions (ONC-AC)…

Au total, les rapports de gestion des conseils d’administration et les états financiers de 109 établissements publics toute catégorie confondue ont été examinés.

L’analyse de la situation financière des 89 EPE (en dehors des FN) ayant effectivement transmis les états financiers fait état d’un montant total des recettes (y compris les subventions) de 367,138 milliards de FCFA contre 276,416 milliards de FCFA en 2021 et contre 253,220 milliards de FCFA en 2020, soit une hausse de 32,82% entre 2021 et 2022. Le montant total des dépenses budgétaires s’élève à 276,615 milliards de FCFA contre 226,945 milliards de FCFA en 2021 et 219,969 milliards de FCFA en 2020, soit une hausse de 21,89% entre 2021 et 2022. En ce qui concerne le ratio de couverture des dépenses par les recettes, il est estimé à 132,73% contre 121,80% en 2021 et 120,86% en 2020, soit une bonne prudence d’ensemble des responsables dans l’exécution des dépenses budgétaires .

«  Les établissements publics d’Etat n’ont pas pour vocation à réaliser des bénéfices. Cependant, il y a des seuils à examiner en termes d’autofinancement. On peut dire que globalement,  les seuils sont respectés. Il y a quand même des établissements publics où les seuils ne sont pas respectés. Nous allons formuler des recommandations pour les amener à s’améliorer. Quand vous prenez par exemple, toutes les structures de santé, que ce soit les centres hospitaliers, l’agence de gestion de soins de santé primaire, ce ne sont pas des établissements pour lesquels on peut demander de réaliser des bénéfices. Ce sont des services sociaux qui sont rendus à la population. A ce niveau, c’est vraiment de regarder comment ces structures fonctionnent, comment peut-on faire pour améliorer leur fonctionnement et aussi les soins de santé apportés aux populations. Ce sont ces indicateurs qui sont les plus importants et naturellement, nous travaillons à voir comment améliorer la gestion pour que la capacité d’autofinancement soit aussi beaucoup plus élevée », a apprécié le ministre en charge de l’Economie, Dr Aboubacar Nacanabo, qui a lu le discours du Premier ministre.

Il faut noter que le thème consacré à la présente session est «  Cartographie des risques et efficacité du contrôle dans les établissements publics de l’Etat ».

Selon le ministre en charge de l’Economie, l’objectif recherché à travers ce thème est de créer les conditions d’une performance des établissements publics en termes d’efficacité socio-économique, de qualité de service et d’efficience de la gestion.

« Le choix de ce thème introductif se justifie par le fait que l’un des défis majeurs pour le secteur public en général et pour les établissements publics en particulier réside dans sa capacité à s’approprier et à adapter les bonnes pratiques en matière de gouvernance et de contrôle interne aux spécificités d’une organisation publique et de service public. Aussi, un contrôle interne efficace doit être un outil qui aide à atteindre les principaux objectifs, à maintenir et à améliorer la performance d’une administration donnée. Il permet surtout de développer, de manière efficace et efficiente, des dispositifs de management qui s’adaptent aux évolutions de l’environnement économique et opérationnel en vue de mieux maîtriser les risques en les ramenant à des niveaux acceptables », a-t-il expliqué.

Cette thématique, poursuit-il, symbolise une invite à approfondir la réflexion pour faire du contrôle interne un outil efficace pour l’accompagnement de nos EPE dans l’accomplissement de leurs nobles missions de service public.

L’AG/EPE faut-il le rappeler, est un cadre annuel au cours duquel les responsables des EPE rendent compte de leur gestion à l’Etat. Cet exercice dure depuis l’année 2000 sans discontinuité. Le Gouvernement et les acteurs des EPE se retrouvent pour communiquer sur le fonctionnement et l’évolution des EPE afin de dégager des pistes de solutions aux problèmes rencontrés. 

Rosana Astride Kiendrebeogo

Latribunedufaso.net

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