Drame de Perkoa : 20 jours après les recherches se poursuivent

Le samedi 16 avril 2022, une pluie diluvienne a déclenché des crues soudaines dans la mine de zinc de Perkoa, dans la région du Centre-Ouest, faisant céder deux (2) digues de protection et inondant la fosse à ciel ouvert, ainsi que la mine souterraine. Jusqu’à ce jour, soit près de trois (3) semaines après l’incident, huit (8) des travailleurs de la mine sont bloqués dans les galeries de la mine souterraine.

Ce sont six (6) Burkinabè, un (1) Zambien et 1 Tanzanien, qui sont coincés sous terre dans la mine de zinc de Perkoa depuis le samedi 16 avril 2022, sans donner signe de vie. D’après les différentes informations, cette mine exploitée par la société Nantou Mining Burkina Faso SA et son sous-traitant minier Byrnecut, serait dotée d’une chambre de refuge située entre les niveaux 550 et 580 mètres à la verticale sous-sol, et pouvant accueillir une vingtaine de personnes. Ainsi, les familles des 8 mineurs, leurs collègues, les autorités du pays et l’ensemble du peuple burkinabè nourrissent l’espoir de les y retrouver, et en sécurité.

En attendant, les efforts se multiplient pour les sauver de ce piège. En effet, l’entreprise a suspendu ses activités à la mine de zinc de Perkoa pour se focaliser sur les actions de sauvetage de ses collaborateurs. De plus, d’autres acteurs soutiennent ces efforts de sauvetage, afin que les 8 travailleurs puissent être retrouvés dans les meilleures conditions. Il s’agit notamment du Gouvernement burkinabè qui a délocalisé la cellule de crise dans le Sanguié près de la mine de Perkoa le jeudi 05 mai 2022, et a mobilisé les sapeurs-pompiers et le génie militaire pour porter main forte à la mine. « La délocalisation du comité de crise à Réo est un moyen pour le Gouvernement de mettre la pression sur les responsables de la mine de Perkoa pour retrouver dans de meilleures conditions les 8 mineurs toujours coincés dans les galeries souterraines », à indiqué le Ministre de la fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié, devant les représentants des familles.

Pour les autorités, la situation est urgente et tous les moyens humains et matériels doivent être déployés sur le site, afin de donner une chance de vie à ces travailleurs qui se trouvent à 550 mètres de profondeur. « Il s’agit en ce moment d’une course contre la montre », a soutenu le Ministre Porte-parole du Gouvernement, Lionel Bilgo. Tout en appelant à la solidarité nationale pour faire face à ce défi, il a laissé entendre qu’il y a de l’espoir car la jauge d’aération qui est en surface fonctionne toujours.

En plus des actions du Gouvernement, il faut noter que les autres sociétés minières ont apporté de la logistique pour aider les secours dans leur mission de sauvetage.

Pour le moment, les différentes informations concernant l’avancement des travaux font état de 25 000 tonnes de stériles déplacés et 5 000 mètres de tuyauterie mis en route. Les responsables de la société minière ont indiqué avoir fait face à certaines difficultés, notamment des pannes qui seraient survenues sur les pompes utilisées depuis l’inondation des galeries souterraines. A entendre son Directeur pays, Moussa Ditil Palenfo, c’est ce qui explique le fait que les travaux de pompage n’ont pas pu vider à ce jour la chambre de refuge où on espère retrouver les 8 mineurs.

Du reste, il faut savoir qu’une enquête judiciaire sur l’origine de l’incident a été diligentée par les autorités du pays. Les responsables de la mine sont sommés de ne pas quitter le pays pour le moment, et instruction a été donnée à l’entreprise de s’atteler dans les plus brefs délais à faire parvenir sur le site, des stations de pompage de très haut débit.

Alizèta Zouré

Latribunedufaso.net

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