Interconnexion Burkina-Ghana : 1 102 km pour environ 4,7 milliards d’Euros

Le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Vincent Dabilgou et le ministre ghanéen du développement du chemin de fer, John Peter Amewu’s ont co-animé, ce jeudi 25 mars 2021, à Ouagadougou, une conférence de presse sur le projet de l’interconnexion ferroviaire Burkina-Ghana. Il s’est agi pour les ministres d’informer l’opinion publique sur le projet, son tracé, les avantages du projet et aussi sur ses caractéristiques techniques pour les deux nations.

D’un coût d’environ 4,7 milliards d’Euros, le projet d’interconnexion Burkina-Ghana est un projet qui doit relier le port de Téma (au Ghana) à la ville de Ouagadougou (au Burkina Faso) sur une distance de 1 102 kilomètres (Km), soit 320 km en territoire burkinabé et 782 km en territoire ghanéen. Des 782 km de la partie ghanéenne, 90 km est en construction sur fond propre du gouvernement du Ghana et est à 80% du taux d’exécution selon le ministre ghanéen du développement du chemin de fer, John Peter Amewu’s. Quant au tracé de la liaison ferroviaire, des dires du ministre des transports, l’itinéraire, sous réserve des études techniques, va de Ouagadougou à Dakola-Paga, frontière Burkina-Ghana en passant par Kombissiri, Manga, Béguédo, Garango, Tenkodogo, Bagré-Pôle, Zabré et Pô. Du côté du Ghana, le tracé indiqué va du Port de Téma à Bolgatanga et Navrongo, frontière Ghana-Burkina, mais avant, longe la partie Est du pays, chemine vers le port fluvial d’Akosombo pour desservir Ho et Yendi, au nord du pays, rejoint ensuite Tamalé pour emprunter la colonne vertébrale centrale et continuer jusqu’à Paga en passant par Walewale.

Pour ce qui est des avantages de la ligne ferroviaire, Vincent Dabilgou informe que le chemin de fer est très avantageux et très compétitif quant à l’acheminement du fret par rapport à la route. « Le chemin de fer est plus compétitif que la route pour l’acheminement des produits pondéreux (ciment, engrais, céréale, hydrocarbure, fibre de coton) sur des distances relativement longues en raison de la forte dégressivité des coûts en fonction de la distance à parcourir », a-t-il soutenu. À cela, il ajoute la rapidité dans l’évacuation des tonnages importants et la fiabilité dans la sécurité des personnes et des biens. En ce qui concerne les avantages du projet, il évoque la création de plus de 30 000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction ; l’amélioration des conditions économiques des zones traversées et la création d’activités génératrices de revenus dans les gares (55 dont 10 au Burkina) et tout le long du chemin de fer ; l’amélioration de l’écoulement des produits de la zone de Bagré-Pôle sur le marché; l’amélioration des exportations de minerais vers les ports; l’amélioration de la sécurité et de la sûreté des transports terrestres et surtout la préservation du réseau routier, sujet à des dégradations précoces résultant des surcharges.

Les caractéristiques techniques du projet, évoquées par Vincent Dabilgou, respecteront des standards internationaux à savoir une vitesse des trains voyageurs à 160 km/h et à 120km/h, celle des trains marchandises; une ligne à voie unique et à écartement normal de 1 435 millimètres ; des rails de type UIC 60 ; des charges à l’essieu de 25 tonnes (OA) et 23 tonnes (Voie) ; un système de télécommunications et de signalisation par câbles à fibres optiques et une emprise du couloir de 60m. S’appuyant sur les résultats de l’étude de faisabilité, M. Dabilgou démontre que le projet est économiquement viable avec une projection d’entre 2 à 3 millions de passagers et 7 à 17 millions de tonnes de marchandises par an sur le tronçon.

En rappel, le projet de la liaison ferroviaire Téma-Ouagadougou sera réalisé à travers un Partenariat public-privé (PPP). L’entreprise qui sera chargée de réaliser le projet va l’exploiter sur une période donnée avant de remettre la gestion aux deux pays. Consortiums China Railway n°10, African global development et Frontline capital advisors, sont les trois entreprises en lice pour l’obtention du marché de construction du tronçon. Le démarrage des travaux est prévu pour le 30 novembre 2021.

Tiba Kassamse Ouédraogo (Stagiaire)
Latribunedufaso.net

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