Sécurité alimentaire : Le combat du CORAF depuis 34 ans

1987- 2021. Cela fait 34 ans que le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) se bat pour la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre. Que retenir de cette organisation, de ses actions, de ses missions et de son impact dans ces parties de l’Afrique ?

Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) est une association internationale à but non lucratif des Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de 23 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, soit 12 300 000 Km2 de couverture et plus de 40% de la population africaine. Créé en 1987 avec la responsabilité de coordonner et de faciliter la recherche axée sur la demande nécessaire pour libérer le potentiel agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, il est la plus grande des quatre organisations sous-régionales du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA). Au niveau national, le CORAF travaille avec les Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA), composés d’instituts publics de recherche agricole, d’universités et autres institutions tertiaires, de groupes d’agriculteurs, d’organisations de la société civile, du secteur privé et d’autres entités engagées dans la fourniture de services de recherche agricole.

Envisager un avenir où les peuples et communautés de l’Afrique de l’Ouest et du Centre auront atteint la sécurité alimentaire et nutritionnelle et seront prospères, telle est la vision de l’organisation. Sa mission, améliorer durablement la productivité, la compétitivité et les marchés du système agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’objectif principal du CORAF est d’améliorer les moyens de subsistance en Afrique de l’Ouest et du Centre grâce à des augmentations durables de la production et de la productivité agricole, en favorisant la compétitivité et les marchés.

Le CORAF, qui fait de l’innovation de pointe dans le secteur agricole son activité principale, enregistre des performances dans la productivité et la sécurité alimentaire, et l’amélioration des cultures. En effet, l’intervention du CORAF a contribué de manière significative à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest et du Centre. Intervention qui a également permis de générer et de mettre à disposition des agriculteurs au Bénin, en Guinée, au Niger et au Togo 56 technologies dont au moins une a été adoptée par 1 608 984 producteurs/ transformateurs pour faire une différence dans leur vie. En ce qui concerne l’amélioration des cultures, il est à relever qu’au fil des années, le travail du CORAF a consisté à effectuer des essais sur des variétés de maïs à haut rendement, en menant des études de base, des recherches post-récolte sur la chaine de valeur du maïs, l’impact de l’adoption de variétés de maïs améliorées, etc.

En 2019, le CORAF a déployé des initiatives novatrices et mis en place des systèmes pour la mise en œuvre des nouveaux plans stratégiques 2018-2027 et opérationnels 2018-2022. Dans son rapport annuel 2019, rendu public, il revient sur ses principales activités menées au cours de ladite année, ses défis et prospectives d’avenir. Les principales activités menées au cours de l’année 2019 ont été le renforcement des partenariats existants et la création de nouveaux ; la mobilisation de ressources ; la coordination de la recherche et du renforcement des capacités ainsi que de la diffusion des connaissances et des informations nécessaires à divers partenaires. Les jalons atteints se sont concentrés sur l’amélioration du bien-être des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs et d’autres acteurs le long des chaines de valeur respectives grâce à la recherche agricole pour le développement. Les principaux impacts obtenus sont visibles sur des millions de bénéficiaires directs et indirects, des millions d’hectares couverts par des projets de systèmes innovants agroalimentaires.

Engagé pour parvenir à une sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre, le CORAF développe une recherche de pointe pour relever les défis du système agroalimentaire dans lesdites régions. Ainsi, avec un financement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union européenne (UE) et de nombreux autres partenaires au développement, et en utilisant l’approche de la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM), plusieurs appâts alimentaires locaux naturels et bien d’autres méthodes, le Conseil est arrivé à une augmentation de 45% des exportations globales de mangues d’Afrique de l’Ouest vers le marché européen. Par exemple, au Burkina Faso, les producteurs de mangues ont repris un contrôle significatif du petit insecte embêtant avec une histoire de décimation des vergers de manguiers. Avec une surveillance et un contrôle amélioré des mouches des fruits, le Burkina Faso est passé de 90 000 tonnes de mangues en 2017 à 200 000 tonnes en 2018, selon l’Association des producteurs de mangues du Burkina Faso connue en français sous le nom d’APROMAB. Pendant ce temps, environ 8 500 tonnes de mangues séchées et fraîches ont été exportées en 2018 contre 7 000 tonnes en 2017.

Le principal défi reste la mobilisation des ressources pour financer efficacement le déficit de 27 593 847dollars US nécessaire à la bonne mise en œuvre des plans stratégique et opérationnel pour 2018-2027 et 2018-2022. Pour l’avenir, le CORAF s’est engagé à l’utilisation accrue des technologies et innovations appropriées en Afrique de l’ouest et du centre (AOC) ; en l’adoption accrue des options stratégiques de prise de décision pour les politiques, les institutions et les marchés ; au renforcement des capacités institutionnelles et humaines en recherche agricole pour le développement.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net

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