Rapport 2019 de la Cour des comptes : Le CHR de Koudougou épinglé

La Cour des comptes, juridiction et institution supérieure de contrôle des finances publiques, dans l’accomplissement de sa mission produit annuellement un rapport, qui est rendu public et remis au président du Faso. Dans le rapport de 2019, le Centre hospitalier régional (CHR) de Koudougou a été épinglé.

Les contrôles de la Cour, indique le rapport 2019, ont donné lieu à des observations ou constats et à des recommandations. Ces contrôles, poursuit le document de 228 pages, ont permis de ressortir des irrégularités par rapport aux normes juridiques et de gestion en vigueur, de formuler des recommandations en vue de l’amélioration de la gestion des structures contrôlées. Les rapports définitifs desdits contrôles ont été adoptés après contradiction par les structures contrôlées à savoir le Centre hospitalier régional (CHR) de Koudougou, la commune urbaine de Koupéla, le Conseil régional du Centre-est, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), la loterie nationale burkinabé (LONAB).

Au titre du contrôle des opérations de l’Etat, la cour a retenu le rapport de contrôle du Centre hospitalier régional (CHR) de Koudougou pour plusieurs constats. Le premier, concerne les recommandations antérieures non mises en œuvre. En effet, la Cour dit avoir exploité les conclusions des contrôles antérieurs effectués sur la gestion du Centre hospitalier au cours des cinq dernières années (2014-2018) et, l’état de mises en œuvres des recommandations est de 78 recommandations mises en œuvre, de 13 recommandations en cours et de 7 recommandations non mises en œuvre, ce sur un total de 98 recommandations formulées. Le deuxième constat fait allusion à la faible responsabilisation des acteurs doublée d’une absence de formalisation des procédures. Le troisième constat est relatif à l’absence d’un dispositif formalisé de maitrise des risques. Le quatrième constat met en lumière l’insuffisance des contrôles et la non centralisation des rapports à la DCI.

Le cinquième et sixième constat révèle l’insuffisance de communication avec les usagers et l’insuffisance de pilotage du contrôle interne. Le septième constat présente les marchés de 2017 et 2018 exécutés sans constitution de garantie de bonne exécution. Le huitième constat s’articule autour des pénalités de retard non liquidées. Le neuvième constat concerne les dysfonctionnements dans l’approvisionnement. Le dixième constat fait état de mauvaises conditions de stockage et de conservation des produits et consommables pharmaceutiques. La dernière constatation cite les insuffisances dans la distribution et le suivi des médicaments.

A ces différents constats, il a été convenablement formulé des recommandations. Ainsi, pour le premier constat, la Cour des comptes recommande à la Direction générale du CHR-KDG de mettre en place un dispositif de suivi des recommandations assorti d’un plan d’actions. La deuxième recommandation qu’elle formule pour le deuxième constat est à l’endroit du Président du conseil d’administration (PCA) et du Directeur général (DG) du CHR. Au PCA, la Cour recommande d’établir, chaque année, un contrat d’objectifs avec le DG du CHR. Au DG, il est recommandé de procéder à la nomination des chefs de service de la Direction du contrôle interne, d’élaborer un manuel des procédures de gestion administrative et un document de politique qualité.

La troisième recommandation de la Cour conseille au DG du CHR d’élaborer une cartographie des risques comprenant un plan de gestion des risques identifiés. Il est quatrièmement recommandé au DG de rendre systématique les activités de contrôle au sein de son Centre hospitalier et d’instruire les services de transmettre systématiquement leurs rapports de contrôle à la DCI pour suivi. Il est par la suite recommandé au DG, et suivant l’ordre de numérotation, de créer une structure d’accueil et de renseignements des patients au sein de son CHR ; de mettre en place et rendre fonctionnel le Comité technique paritaire puis, renforcer le dispositif de suivi du contrôle interne ; de faire constituer à l’avenir, un cautionnement définitif en garantie de la bonne exécution à tout titulaire d’un marché en fonction des exigences liées à la nature et au délai d’exécution du contrat ; de veiller au strict respect des textes règlementaires régissant l’exécution des marchés publics, notamment l’application des pénalités de retard en cas de livraison hors délai ; de mettre en place une démarche rigoureuse pour l’expression des besoins par les services utilisateurs et veiller à ce que l’expression des besoins corresponde aux spécifications des services utilisateurs ; de veiller à accroitre la capacité de stockage du dépôt pharmaceutique ; de veiller à réaliser les inventaires périodiques des stocks et d’élaborer les rapports périodiques de gestion des stocks.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net

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