RGPH : 2,93%, comme taux de croissance moyenne annuelle de la population burkinabé

Au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Economie, des finances et du développement, Lassané Kaboré, et sous le haut patronage du Premier ministre, Christophe Dabiré, est intervenu ce mardi 22 décembre 2020, à Ouagadougou, le rendu public des résultats préliminaires du 5e Recensement général de la population et de l’habitation du Burkina Faso (5e RGPH). L’objectif principal visé à travers cette cérémonie, mettre à disposition des acteurs nationaux, des partenaires au développement et de la population dans son ensemble, les premiers résultats du 5e RGPH afin qu’ils s’en servent dans le cadre de leurs activités de développement en attendant la production des résultats définitifs.

Le Burkina Faso a une population estimée, en 2019, à 20 487 979 habitants dont 48,3% d’hommes et 51,7% de femmes. De ce nombre total d’habitants, 5 398 305 habitants sont en milieu urbain soit 26,3% et 15 089 674 habitants en milieu rural soit 73,7%. Cette population est majoritairement jeune, avec 45,3% de moins de 15 ans et les moins de 35 ans font 77,9%. La région la plus peuplée, le Centre, avec 3 032 668 habitants. Elle est suivie des Hauts-Bassins, 2 238 375 habitants. Le Centre-Sud est la région la moins peuplée, avec 788 341 habitants. En somme, cette population connait une croissance assez importante, avec un taux de croissance moyenne annuelle de 2,93% ; taux de croissance moindre par rapport à celui du recensement de 2006 (3,1%). Tels sont entre autres les résultats préliminaires du cinquième Recensement général de la population et de l’habitation du Burkina Faso (5e RGPH), présentés par le Directeur général de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), Boureima Ouédraogo.

Cinq (5) communes n’ont pu être couvertes par ce recensement du fait essentiellement de l’insécurité, confie le DG de l’INSD qui, par ailleurs, évoque les difficultés et contraintes qui ont émaillées ledit recensement. « Les grandes difficultés que nous avons pu connaitre, c’est essentiellement la question de l’insécurité. Les autres difficultés majeures sont d’ordre matériel et sont également liées aux ressources humaines…Dans certaines localités, particulièrement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, nous avons dû prolonger l’opération dans le mois de janvier… », a-t-il déclaré. Plein d’autres tâches attendent d’être effectuées avant de voir les résultats définitifs. « Ce qu’il reste à faire, c’est de produire les résultats définitifs. Il y a un ensemble important de rapport qui doit être produit, seize rapports thématiques notamment ; et l’ensemble des indicateurs définitifs qui doit être produit, les bases de données qui doivent être constituées », a cité M. Ouédraogo.

Pour le ministre de l’économie, des finances et du développement, par ailleurs président de la cérémonie de présentation desdits résultats, les données sur l’effectif de la population, sa composition, sa répartition spatiale, la croissance démographique, la fécondité, les migrations mesurées à travers le recensement général de la population et de l’habitation sont des informations incontournables pour une bonne planification des objectifs de développement que le Burkina Faso s’est fixés, mais aussi pour le suivi des engagements internationaux. En effet, Lassané Kaboré fait savoir que les résultats du 5e RGPH permettent de mieux appréhender les besoins sociaux de base en santé, éducation, formation, alimentation, emploi, logement, etc. « La connaissance des niveaux et tendances de ces indicateurs est fondamentale pour le pilotage des politiques et stratégies de développement, particulièrement dans le contexte actuel de décentralisation et de déconcentration des compétences de l’Etat en matière de conception et de mise en œuvre des stratégies de développement », a-t-il indiqué.

Aussi a-t-il fait savoir l’intérêt du gouvernement vis-à-vis des résultats de ce recensement. « Le gouvernement, pour sa part, attendait les résultats de ce recensement pour actualiser les indicateurs permettant de mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), des Objectifs de développement durable (ODD) et procéder à l’élaboration du nouveau référentiel de développement national (RND) 2021-2025 ainsi que d’autres stratégies sectorielles de développement », a signifié Lassané Kaboré. Il a en somme invité le Directeur général de l’INSD et son équipe à poursuivre les travaux. « J’invite le Directeur général de l’INSD et son équipe à poursuivre les travaux afin de fournir dans les meilleurs délais les résultats définitifs et les analyses nécessaires pour une bonne compréhension de la dynamique démographique de notre pays », a-t-il lancé.

« Lorsque nous lancions cette opération du 5e RGPH en septembre 2019, je crois qu’il y a beaucoup qui ne croyait pas aux résultats, parce que c’était un contexte sécuritaire extrêmement difficile pour notre pays… Aujourd’hui, le résultat est là, et nous ne pouvons qu’être heureux et satisfait du dénouement positif de cette opération », a affirmé le Premier ministre, Christophe Dabiré. Ces données préliminaires, le chef du gouvernement compte les utiliser à profit. « Nous allons exploiter, au mieux, l’ensemble des données préliminaires qui nous ont été proposées par l’INSD pour pouvoir élaborer de façon conséquente de nouveaux référentiels de développement, économique et social de notre pays que nous sommes en train de mettre en place à la suite de l’élection du Président du Faso », a-t-il laissé entendre avant de féliciter les différentes parties prenantes du processus de recensement. L’autonomisation des femmes et le développement de la jeunesse, devraient, à en croire le propos de M. Dabiré, et au vu des résultats préliminaires, faire l’objet de plus d’attention des politiques publiques. « Il y a des indicateurs extrêmement important qui montrent que nos politiques publiques doivent aujourd’hui porter principalement sur l’autonomisation des femmes et sur le développement de la jeunesse, parce que notre population est constituée de couche jeune et de femme », a-t-il souligné. De facto, annonce-t-il, nous allons travailler à faire en sorte que dans la mise en œuvre de ces politiques publiques, nous puissions accorder une part importante aux efforts de développement des couches les plus vulnérables de notre pays.

En rappel, le 5e RGPH du Burkina Faso a été réalisé de novembre à décembre 2019. Il fait suite aux recensements de 1975, 1985, 1996 et 2006. L’opération, d’envergure nationale, a mobilisé près de 30 000 personnes dont plus de 25 000 pour la seule phase de dénombrement. La collecte des données a été réalisée avec l’utilisation de smartphones, notamment lors du recensement pilote, du dénombrement général et de l’enquête post-censitaire. Le 5e RGPH a été financé en partie par l’Etat burkinabé et par la contribution de ses partenaires au développement dont le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).

Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net

Partagez

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *