Le gouvernement burkinabè a officiellement annoncé l’entrée en vigueur de nouvelles mesures portant sur la fixation des prix de vente des médicaments essentiels génériques (MEG) et des consommables médicaux essentiels. L’annonce a été faite par le ministre de la Santé, Dr Robert Kargougou, au cours d’une conférence de presse tenue dans le 26 mai 2025 à Ouagadougou.
Face aux professionnels des médias ce 26 mai 2025 à Ouagadougou, le ministre a souligné que cette décision s’inscrit dans la vision du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, de garantir à tous les citoyens un accès équitable à des soins de santé et de nutrition de qualité. « Plusieurs mesures ont été prises dans ce sens, et celle qui nous réunit aujourd’hui vise à informer officiellement le peuple burkinabè de la baisse des prix publics au titre de l’année 2025 des MEG, des consommables médicaux essentiels et autres produits spécifiques fournis par la CAMEG », a déclaré le ministre.
Parmi les innovations majeures introduites, figure la révision des marges appliquées par les structures sanitaires publiques et conventionnées. Le taux de marge des Dépôts répartiteurs de district (DRD) passe ainsi de 7,5% à 6%, et celui des formations sanitaires publiques de 30% à 25%. Ces ajustements devraient permettre des économies substantielles sur les commandes des établissements de santé.
S’agissant des prix de vente publics (PVP), les baisses varient selon les formes galéniques : de 10 à 46% pour les comprimés, de 0,2 à 55% pour les injectables, de 1 à 20% pour les sirops et de 0,6 à 25% pour les autres produits.
À titre illustratif, la plaquette de Captopril 25 mg, utilisée contre l’hypertension, passe de 140 FCFA à 75 FCFA, soit une baisse de 46%. L’insuline injectable, indispensable dans le traitement du diabète, voit son prix passer de 2 750 FCFA à 2 500 FCFA, permettant une économie de 22 500 FCFA sur un traitement trimestriel.
Le prix du sérum antivénimeux polyvalent Afrique de l’Ouest chute drastiquement, passant de 21 833 FCFA à 2 000 FCFA. Le complexe vitaminique B1+B6 est désormais vendu à 600 FCFA contre 750 FCFA précédemment.
Du côté des consommables médicaux, les gants d’examen, tailles Medium et Large, passent de 75 FCFA à 40 FCFA, traduisant une réduction de 46,6%.
Selon le ministre Kargougou, cette réforme vise à renforcer l’accessibilité financière aux soins de santé pour les populations. Il a rappelé que depuis sa transformation en société d’État en mars 2024, la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG) a mis en œuvre des plans d’approvisionnement d’urgence ayant permis d’élever le niveau de disponibilité des produits traceurs de 45% à 75% en un an, avec un objectif de 90% d’ici juin 2025.
Selon les explications du ministre, les nouveaux prix résultent d’un processus rigoureux d’analyse et de validation. Un groupe technique composé de l’Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP), de la Direction générale de l’accès aux produits de santé (DGAP) et de la CAMEG a d’abord procédé à l’étude des prix de cession 2025. Ces données ont ensuite été soumises à un comité technique puis à une commission nationale élargie incluant notamment les ministères concernés, des associations de consommateurs, l’ordre des pharmaciens, ainsi que la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) avant d’aboutir à l’adoption d’arrêtés conjoints.
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Deux textes officiels ont ainsi été signés : l’« arrêté portant fixation des prix de vente des médicaments essentiels génériques sous dénomination commune internationale (DCI) » et l’« arrêté portant fixation des prix de vente des consommables médicaux essentiels ». Chacun de ces documents contient 12 articles fixant les conditions tarifaires applicables pour l’année 2025.
Nabintou OUATTARA
Latribunedufaso.net