La commune de Ouagadougou a procédé, le 19 mai 2025, à la cérémonie de baptême de cinq rues situées dans les secteurs 50 et 51 de l’arrondissement n°11. Ces voies urbaines portent désormais les noms de cinq compagnons du Président Thomas Sankara, assassinés avec lui le 15 octobre 1987. Une initiative des autorités municipales, instruite par le chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, dans un élan de réhabilitation mémorielle.
À travers cette démarche, les noms de Frédéric Gannoaga Kiemdé, Bonaventure Kompaoré, Paténéma Soré, Wallilaye Ouédraogo et Ralegwindé Christophe Saba sont désormais gravés dans l’espace public de la capitale. En procédant au dévoilement des plaques, la commune entend inscrire durablement la mémoire de ces figures de la Révolution d’août 1983 dans le quotidien des Burkinabè.

Selon Mamounata Ouédraogo, troisième vice-présidente de la Délégation spéciale (PDS) de Ouagadougou, cette opération s’inscrit dans une dynamique nationale. « Il s’agit de rendre un hommage mérité à ceux qui ont donné leur vie pour notre pays. La cérémonie de ce jour constitue une marque de reconnaissance envers les compagnons Martyrs du Président Thomas Sankara », a-t-elle déclaré.
La cérémonie s’est déroulée en présence des familles et connaissances des défunts et des représentants municipaux. Tour à tour, les plaques ont été dévoilées dans une atmosphère empreinte de recueillement.

C’est dans ce contexte que la rue numéro 50.01, située au secteur 50, a été rebaptisée Rue Gannoaga Frédéric Kiemdé. Juriste de formation et cadre du Parti Africain de l’Indépendance (PAI), il fut conseiller juridique au ministère de la Justice et membre de la Cellule spéciale de refondation du CNR.

Un peu plus loin, au secteur 51, la rue 51.151 prend désormais le nom d’Avenue Bonaventure Kompaoré. Ancien haut cadre de l’État, il a payé de sa vie son engagement aux côtés du président Sankara.
Dans le même secteur, une autre voie , la rue 51.128, située en face de la Gendarmerie de Karpala est devenue Avenue Paténéma Soré, en hommage à ce sous-officier de la Gendarmerie nationale, membre de la garde présidentielle, reconnu pour son professionnalisme et son sens du devoir.
Quant à la Rue Wallilaye Ouédraogo, elle honore la mémoire de ce militaire de 1ère classe, qui fut lui aussi emporté par la tragédie du 15 octobre 1987. Cette rue, faut-il le rappeler, est le numéro 51.330 du secteur 51 dans l’arrondissement 11.

Enfin, la Rue Christophe Saba (rue numéro 51.261 sise au secteur 51 dans l’arrondissement 11 devant le camp Baba Sy) est venue clore cette série d’hommages, attribuée à un autre compagnon discret mais fidèle de la Révolution.
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Le baptême de ces cinq premières artères s’inscrit dans un processus plus vaste. « Ce n’est qu’un début. Nous comptons immortaliser tous les 12 compagnons de Thomas Sankara en baptisant des rues en leur noms », a précisé Mamounata Ouédraogo. Pour elle, inscrire ces noms dans le tissu urbain est aussi une manière de « faire entrer ces Martyrs de 1987 dans le Panthéon de l’histoire politique du Burkina Faso ».
Nabintou OUATTARA
Latribunedufaso.net