TGI Ouaga 1

Affaire détournement de deniers publics au ministère de l’Action humanitaire : Voitures, parcelles, immeubles…la liste des biens mal acquis de Amidou Tiegnan, Philippe Bayoulou et Salifou Ouédraogo 

Le 16 décembre 2024 à Ouagadougou, le procès sur l’affaire de détournement de plus de 3 milliards FCFA au ministère en charge de l’Action humanitaire a suivi son cours. C’était au tribunal de grande instance Ouaga 1. Les prévenus, à l’exception de Mme Tarpaga, ont été entendus sur l’infraction de blanchiment de capitaux. Ils ont énuméré la liste des biens acquis avec le fonds détourné.

Au nom de toutes les parties, Me Prosper Farama a formulé une requête au tribunal en interpellant l’opinion publique sur la mauvaise utilisation des images du procès.

Après cela, les débats ont repris. Le tribunal a fait comparaître le reste des témoins. Il s’agit de Koumaré Zakaria, agent à la direction de l’ordonnancement au ministère, Issa Sanyon, agent à la banque des dépôts du trésor et Lankoandé Olivier, également agent à la banque des dépôts du trésor, plus précisément chef de service du guichet positionnement.

Le passage de ces 3 témoins a clos la liste des témoins à entendre dans ce dossier. Le tribunal a donc procédé à l’instruction de l’infraction de blanchiment de capitaux.

C’est le prévenu Amidou Tiegnan qui a été entendu en premier sur cette infraction. A la demande du tribunal. Il a énuméré toutes les réalisations qu’il a faites avec le fonds détourné. Il s’agit, entre autres, de l’acquisition d’un terrain de 1000 m2 à 45 millions FCFA à Bama, un investissement de 120 millions FCFA (4 forages, une ferme) sur un terrain appartenant à son père et la construction d’une auberge en cours avec 2 piscines, une clôture, un groupe électrogène pour un coût global estimé à 150 millions FCFA.

En plus, il y a l’elevage des animaux dont la valeur est estimée à 10 millions FCFA, la finition de sa maison à Bobo avec la somme de 20 millions FCFA, la construction d’un maquis sur un terrain de 0,25 ha à 60 millions FCFA et la construction d’un hôtel R+2 à Rayongo (Ouaga) à environ 20 millions FCFA.

En plus de ces réalisations, s’ajoutent une longue liste d’acquisition de véhicules (camion bennes, bus, Lexus, Mercedes, moto…) dont la valeur cumulée est environ 281 millions FCFA, selon les estimations de M. Tiegnan.

Selon le procureur, M. Tiegnan a fait des dons à beaucoup de personnes. « Des motos scooters ont été offertes à une catégorie particulière de personnes », a-t-il indiqué. Il a invité toute personne détenant les biens de Amidou Tiegnan à les remettre à l’autorité judiciaire la plus proche (commissariat, gendarmerie) sous peine de poursuite pour recel.

Le prévenu Bayoulou Philippe dit ne pas reconnaître l’infraction de blanchiment de capitaux. Selon lui, la somme total qu’il a reçu du détournement n’exède pas 40 millions FCFA. Il a utilisé cet argent pour faire plusieurs réalisations.

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Il s’agit notamment de la construction d’une maison en Côte d’Ivoire à 7 millions 500 mille FCFA, des dépenses familiales et l’acquisition d’un véhicule Toyota 4X4 à 12 millions FCFA.

Le prévenu Salifou Ouedraogo n’a pas aussi reconnu l’infraction de blanchiment de capitaux. Il a estimé avoir reçu au total 75 millions FCFA dans le détournement.

« J’ai acquis 3 parcelles dont 2 à Saaba (respectivement 11 et 7 millions FCFA) et une à Koubri (6 millions FCFA). J’ai aussi acquis des terrains hors lotissement à Kamboinssin (estimé à 4 millions FCFA) », a-t-il énuméré la liste de ses réalisations avec le fonds détourné.

Il a également acquis 2 véhicules, dont un de type Berline de 4 millions 500 mille FCFA et l’autre, de type Yaris à 2 millions 800 mille FCFA. En plus de cela, il a aussi contribué à la construction de la maison familiale à hauteur de 20 millions FCFA.

Il faut noter que Pétronille Tarpaga/Ouédraogo n’est pas poursuivi dans le cadre de cette infraction.

A présent les débats sont clos. Pour la suite de la procédure, il reste les réquisitions du parquet, les plaidoiries des différentes parties et la constitution de la partie civile. Autrement dit, l’Etat burkinabè, constitué partie civile dans ce dossier va donner le montant total que les prévenus doivent payer pour la réparation des préjudices subis. L’audience est renvoyée le mercredi 18 décembre 2024.

Issouf TAPSOBA

Latribunedufaso.net

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