SNC Bobo 2024 : « Le village des communautés, c’est l’essence même de la SNC », Luc Traoré de la communauté Siamou 

La 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) se tient du 27 avril au 04 mai 2024 à Bobo-Dioulasso. Plusieurs activités sont au programme dont « le village des communautés ». C’est un cadre d’expression du patrimoine culturel et immatériel du Burkina Faso. Pour cette édition, 45 communautés y ont pris part dont 31 burkinabè et 14 étrangères.

Visiblement, toutes les communautés y sont en parfaite harmonie. Chacune d’elle fait la promotion de sa culture dans toute ses dimensions. Démonstration de puissance, exposition d’objets culturels, dégustation de mets traditionnels et démonstration de pas de danses, telles sont, entre autres, les activités qui se tiennent sur ce site. Tout cela dans un esprit de partage et de cohésion. Des membres des communautés ont donné leur avis à une équipe de Latribunedufaso.net qui était sur place.

Djénéba Sanou/Traoré, communauté Sambla

« Ces tenues étaient portées par les initiés lorsqu’ils revenaient de leur initiation. Le fouet quant à lui, était tenu par le chef pour corriger ceux parmi les initiés qui ne se comportaient pas bien. 

En communauté Sambla, nous avons beaucoup de spécialités. C’est par exemple le cas de l’arachide. Nous travaillons beaucoup avec l’arachide. dans tous nos repas, nous utilisons l’arachide. Une de nos valeurs également est que chez nous, il n’y a pas de demi-frère , ni de demi-sœur. Tu es dans une famille polygame, tous les enfants sont tes frères et sœurs et toutes les femmes sont tes mamans.

Je pense que le village des communautés à la SNC est très important car ici, nous découvrons et apprenons les valeurs des différentes communautés, ce qui crée un brassage des communautés. Nous tissons aussi des amitiés. Il y a également la cohésion car la plupart des communautés qui sont ici, sont installées côte à côte avec leurs parents à plaisanterie ».

Mariam Sanou, communauté bobo madarin

« Nous sommes installés vers la région de l’Ouest . Il y a plusieurs villages qui composent la communauté bobo. Il y a les bwaba, les bobo mandarins… Nous sommes des bobo mandarins et nous sommes plus à Bobo-Dioulasso.

Nous exposons des objets de notre culture. Parmi ces objets, il y a le meule que nos mamans utilisaient avant pour écraser la farine de tô. Il y a aussi le panier qui sert à faire la pêche. Il y a aussi cet objet qui servait à transporter du bois , on l’utilise également lors des funérailles bobo ».

Seydou Coulibaly, communauté Bolon

« Je suis Bolon de Kénédougou. La communauté Bolon se retrouve au niveau du Kénédougou, Houet et de la Kossi. Nous sommes venus présenter nos objets d’art, nos objets de guerre, nos objets de culture, nos tenues traditionnelles, et nos masques et aussi nos personnalités. On a présenté tous nos objets de culture, comme la pêche. La tradition en ce qui concerne les différentes fêtes coutumières, on a présenté ça également.

Parlant de l’importance des objets, tout objet ici a son sens particulier. En début octobre, avant les récoltes, nous organisons une fête. Ces deux statuettes sont celles des enfants non initiés. On les appelle des blakoro (NDLR, petit enfant). Le jour de la fête, de bonne heure, les enfants placent les statuts sur le toit et la nuit, ils descendent dans le village et ils dansent jusqu’au petit matin.

Après ça, il y a des masques blancs pour les initiés et d’autres masques blancs qu’on appelle Yogouê. En plus, nous avons d’autres masques qui ne sortent pas tout le temps ».

Luc Traoré, communauté Sèmè encore appelé Siamou

« La communauté sèmè, communément appelé siamou est une communauté basée dans la province du Kenedougou précisément dans la commune de Orodara. C’est une communauté un peu minoritaire. Au Burkina, les Siamou sont à peu près 10 000 personnes.

Aujourd’hui, nous avons apporté sur le site du village des communautés beaucoup d’objets de notre culture parmi lesquels il y a des objets d’usage courant utilisés par les femmes. Par exemple, cet objet en forme de petit panier s’appelle le Soumare. C’est un objet que détient la femme mariée en pays Siamou. Il y a plusieurs étapes de mariage chez nous mais celle qui a franchi la dernière étape c’est elle qui détient ça donc en pays sèmè si tu vois ça avec une femme tu n’as pas besoin de demander c’est une femme qui a gravi toutes les étapes du mariage.

Le bandji (NDLR, vin de palme) fait partie de nos boissons locales sinon il y a le dolo aussi mais c’est pas comme chez nos sujet du Sud-Ouest parce que chez nous c’est encore plus propre. 

Le Siamou c’est l’intégrité, c’est la franchise et c’est l’honnêteté. Si vous croisez un enfant Siamou, à travers sa façon d’être, il s’impose dans son milieu. Les valeurs courantes c’est de ne pas faire du mal à autrui. Un Siamou ne doit pas faire du mal. Il y a des étapes d’initiation du jeune garçon Siamou qui est soumise à une série de questionnaire qui permet aux initiateurs de comprendre qui il est. Et s’il y a des dérives que tu as eu à commettre, tu ne peux pas franchir ces étapes d’initiation parce que tu ne peux pas prétendre être Siamou sans ces valeurs. 

Le village des communautés c’est l’essence même de la SNC. Si plus d’une soixantaine de communautés se réunissent, vivent ensemble en parfaite harmonie, il faut se dire que nous sommes des grands sur tous les plans parce que nous formons une même famille dans notre diversité et si vous avez remarqué dans le village de communautés, c’est comme une grande cour où chacun à sa maison. Donc, c’est de cela qu’il s’agit. C’est l’esprit que je vois derrière cette manifestation. Ça m’enchante. »

Issouf Tapsoba 

Latribunedufaso.net

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