Affaire charbon fin : Le REN-LAC déçu de la décision du gouvernement 

Le Réseau national de lutte anti-fraude (REN-LAC) a tenu le jeudi 1er février 2024, à son siège à Ouagadougou, une conférence de presse sur l’affaire dite charbon fin. Cette sortie intervient une semaine après que le dossier ait été clos au Tribunal de grande instance Ouaga 1.

En effet, l’Etat burkinabè a signé le 26 décembre 2023 un accord transactionnel avec la société IAMGOLD Essakane SA, principale entreprise mise en cause dans cette affaire. Ainsi, le tribunal a déclaré, dans sa décision finale, l’action publique éteinte contre IAMGOLD Essakane SA, Africa Global Logistics SA (ex Bolloré logistique SA) et les personnes physiques impliquées dans l’affaire. Quant aux conteneurs qui avaient été saisis par l’Etat, le tribunal a ordonné leur restitution au profit de l’Etat en mettant les dépens à la charge du trésor public. Ils étaient tous poursuivis pour faux et usage de faux en écriture privée de commerce et exportation illégale de déchets dangereux, fraude en matière de commercialisation de l’or et autres substances précieuses, blanchiment de capitaux et complicité d’exportation de déchets dangereux, exonération et franchise illégale».

Dans la déclaration liminaire, lu par son Secrétaire exécutif, Sagado Nacanabo, le REN-LAC dit être déçu de cette décision du gouvernement après avoir suivi avec « une attention particulière l’évolution judiciaire du dossier dans lequel il était partie civile ».  

« C’est donc avec une grande déception que le REN-LAC a accueilli la décision du gouvernement de conclure un accord transactionnel avec IAMGOLD Essakane SA et les autres personnes poursuivies, abandonnant ainsi la recherche de la lumière sur cette sombre affaire », a déclaré le secrétaire exécutif, Sagado Nacanabo . 

A l’écouter, « le jeu en valait vraiment la chandelle dans la mesure où ce procès était une occasion en or de mettre à nue non seulement les insuffisances textuelles exploitées par les sociétés minières pour siphonner nos ressources, mais aussi les mauvaises pratiques de l’administration publique ».

Durant les échanges, le secrétaire exécutif, Sagado Nacanabo a été on ne peut plus clair avec les journalistes sur plusieurs points. D’abord, il a rappelé les objectifs du REN-LAC, car disait-il, « vous surestimé le REN-LAC. En effet, il a expliqué que, « le REN-LAC n’est pas un organe de décision institutionnel. Nous ne sommes qu’une organisation de la société civile pour lutter contre la corruption. On peut proposer des dispositions juridiques mais nous ne pouvons pas décider ».

Aussi, à la question de savoir pourquoi le REN-LAC ne fait pas appel s’il dit être déçu, le secrétaire exécutif Sagado Nacanabo affirme que, « Quand vous faites appel c’est que vous attendez quelque chose, la déception ne doit pas être une raison pour faire appel ».

Une autre question des journalistes était de savoir pourquoi en dépit de la légalité de la transaction, le REN-LAC s’est dit déçu ? « Nous n’avons pas dit que c’est illégal, nous pensons qu’on aurait dû jouer mieux pour avoir plus en vérité et en finance. Nous ne pouvons pas nous contenter de la légalité », a expliqué Sagado Nacanabo. 

Autant de questions, ont été posées par les journalistes, auxquelles ont répondus les conférenciers. . 

Cette rencontre a aussi été l’occasion pour Le REN-LAC de féliciter tous les acteurs judiciaires qui ont porté « ce combat » plus de 5 ans. Il a par ailleurs inviter les autorités actuelles à « joindre l’acte à la parole ». Une annonce sur un projet de loi, en cours, visant à récompenser les personnes « dénonciateurs » à également été faite durant cette conférence. 

Nabintou Ouattara 

Latribunedufaso.net

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