Province du Yatenga : La campagne agricole humide s’annonce déficitaire

Dans la province du Yatenga, la campagne agricole présage un déficit dans toutes les communes comparé à celle écoulée. C’est déjà les récoltes mais les producteurs sont dans le désespoir car les cultures se meurent à cause de la poche de sècheresse. Constat dans quelques champs de la ville de Ouahigouya.

Le producteur Moumouni Zeba espère recolter un peu de riz

Moumouni Zèba a cultivé du riz, du maïs et du niébé dans son champ sis au quartier Gondologo de Ouahigouya. C’est l’heure de la récolte du maïs et du niébé mais à cause de la poche de sécheresse qui s’est installée depuis la 2e et la 3e décade du mois de septembre jusqu’au mois d’octobre, il n’a pas pu récolter grand-chose. Ces cultures se sont asséchées à cause du manque d’eau. Mariam Ouédraogo, une autre productrice de niébé et d’arachide, vit elle aussi la même situation. A l’entendre, elle n’a pas pu récolter son haricot. « Cette saison, j’ai travaillé à perte. C’est au moment où le haricot avait besoin d’eau que la poche de sécheresse est apparue. Les graines n’ont pas eu le temps de bien se former. Mais j’espère pouvoir récolter quelques graines d’arachide au moins », soutient-elle. Comme ces deux producteurs, ils sont nombreux ceux qui sont dans le désarroi à cause du mauvais rendement de la campagne agricole 2022-2023.

Mariam Ouédraogo souhaite qu’il pleuve pour rattraper le retard

Pour le Chef de l’Unité d’animation technique de Ouahigouya (UAT), Adama Sanfo, c’est la poche de sécheresse prolongée qui a occasionné la mort des cultures. « Elles présentaient une bonne physionomie et étaient déjà au stade de maturation. Elles attendaient quelques pluies pour boucler leur cycle au mois de septembre », explique-t-il. Qu’à cela ne tienne, il soutient que « pour ceux qui ont semé un peu tôt, eux, ont déjà récolté et la saison est passable chez eux. C’est surtout les producteurs qui ont semé en retard qui ont un mauvais rendement ». Présentement, certains producteurs, à l’image de M. Zèba, arrose leurs champs de riz avec les motopompes pour espérer pouvoir récolter. 

Déficit dans la province 

A cet effet, le Directeur provincial en charge de l’Agriculture du Yatenga, Oumarou Gnondogo informe que toutes les communes de la province connaissent des déficits en termes de pluviométrie en cette campagne agricole humide 2023. Mais les déficits sont plus criards dans des communes comme Séguénéga, Rambo, Kalsaka et Kossouka qui sont dans la même zone agro écologique. « Si nous comparons la campagne 2023 à celle de 2022, on constate que pour la même période, les quantités de pluies étaient de 571,5 mm d’eau en 23 jours de pluies par rapport à celles de la campagne 2023 qui sont de 558,8 mm d’eau en 27 jours de pluie marquée par une longue pause pluviométrique d’environs 20 jours . Cette situation a engendré le ralentissement ou l’arrêt de la maturation de toutes les spéculations ». Pour lui, si la situation reste telle, la campagne agricole sera déficitaire dans la province du Yatenga alors que le rendement attendu était de 134 196 tonnes pour les céréales (25 196 tonnes de mil, 6 544 tonnes de maïs, 5 084 tonnes de riz, 97 371 tonnes de sorgho). Les cultures de rente sont de 12 765 tonnes pour les arachides et de 382 tonnes pour le sésame.

A l’avenir, pour éviter ces genres de situations, Adama Sanfo conseille les producteurs de respecter les itinéraires techniques de production, les calendriers culturales, de semer à la bonne période pour éviter les retards et de travailler à améliorer la qualité des sols. « Quand les sols sont fertiles, ils retiennent facilement l’eau en tant de poche de sécheresse », exhorte-t-il 

Ami Kanon

Latribunedufaso.net

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