Préparatifs de la rentrée scolaire : Des parents d’élèves « en pleurs » dans la Comoé 

Plus que quelques semaines pour que les élèves reprennent le chemin de l’école au Burkina. Du côté des parents, les préparatifs vont bon train. Ce lundi 11 septembre 2023, notre reporter a baladé son micro dans les rues de Banfora dans la région des Cacades afin de recueillir les impressions de parents d’élèves. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses ne se passent pas aussi aisément. Lisez !

 

Nobila Mariam Maïga/Ouédraogo, parente d’élève

« C’est un moment de stress pour nous les parents »

Malheureusement, c’est un moment de stress intense surtout pour les parents. Nous avons l’habitude de faire les courses quelques jours avant la rentrée pour les fournitures. Il y a les inscriptions et réinscriptions qui s’ajoutent à cela.

Également, les moyens financiers font pression sur plus d’un d’entre nous. Cette même pression fait que les parents font des mises en garde qui s’apparentent à des menaces envers leurs enfants. Je m’explique : certains parents ont l’habitude de menacer leurs enfants en leur disant, tu vois la souffrance que tu me causes à cause de l’école ? Si tu ne travailles pas bien à l’école, tu verras ta punition. Pourtant l’enfant ne vous a pas demandé à aller à l’école, c’est vous le parent qui voulez l’inscrire, vous devez lui donner le plaisir d’aller à l’école. En lui disant par exemple : tu vois mon fils/ma fille, je fais des efforts pour que tu puisses aller à l’école. A ton tour, tu dois me rendre fier(ère) de toi en travaillant bien à l’école, en restant sage et bien conserver tes fournitures. En ce qui concerne l’achat des fournitures, il est souhaitable que nous achetions la majorité des fournitures pendant les vacances. En ce moment, les prix sont abordables, pas beaucoup de clients, donc moins de stress. Faire de l’épargne pour la scolarité au lieu d’attendre la rentrée et vouloir payer tous les frais. Bonne année scolaire à toute la communauté éducative. Nos pensées vont à l’endroit des élèves déplacés internes et leurs familles. Que la paix et la sécurité reviennent au Faso.

 

Abdoulaye Konaté, commerçant

« Actuellement mon souci c’est de trouver une place pour mon enfant mais c’est compliqué »

Moi personnellement, depuis plusieurs jours je cours partout. Les temps sont difficiles, on n’a pas les moyens aussi pour aller au privé. Ce qui nous décourage souvent, on fait tous ces sacrifices mais une fois l’enfant à l’école, il ne veut pas travailler, il devient « MC » ou un récalcitrant. C’est difficile, je ne sais même pas où mettre la tête. On se bat pour les enfants, mais ils ignorent cela. On veut qu’ils soient des responsables dans le futur.

 

Midjour/ Soulama Catherine, parente d’élèves

« Cette année tout a augmenté »

La quête des places n’est pas facile. Cette année avec le coût élevé de la vie, tout a grimpé. Nous devons faire d’énormes sacrifices pour inscrire les enfants, payer les tenues, les uniformes. Mes conseils à l’endroit des élèves, c’est de travailler bien afin de réussir en fin d’année pour la satisfaction de nous qui sommes leurs parents.

 

Clément Kaboré, parent d’élève

« C’est vraiment une année scolaire hors pair »

C’est une année qui n’est pas comme les autres, compte tenu de la crise sécuritaire. Les parents que nous sommes, travaillons d’arrache-pied pour pouvoir inscrire nos enfants. Ce qui fait que ce n’est pas une tâche facile pour tout le monde, surtout quand tu es seul dans ta famille à prendre les élèves en charge. Quand on prend l’état des déplacés, c’est vrai que l’État fait beaucoup d’efforts pour les accompagner, mais ce n’est pas facile. Les fournitures scolaires ont complètement doublé. Il y a des articles qu’on payait à 100 FCFA, maintenant c’est devenu 150 FCFA, ce n’est pas simple pour nous parents d’élèves. J’invite les élèves à plus d’ardeur au travail. Malgré les efforts des parents, certains élèves partent à l’école pour s’amuser. 

 

François Bayala, conducteur à Banfora

« Nous sommes obligés de nous sacrifier pour les enfants »

Tout est cher avec l’insécurité, ça devient encore des problèmes pour nous. Je voudrais que l’État essaie de voir avec les fondateurs des établissements privés pour qu’ils puissent ramener les prix en fonction du contexte actuel, sinon ce n’est pas facile. On se sacrifie pour les enfants, un enfant qui est conscient n’a pas besoin qu’on lui dise il faut bosser.

 

Propos recueillis par Franck Soulama

Latribunedufaso.net

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