Augmentation ou non du prix du pain : Un « malsain » ping-pong entre le gouvernement et les boulangers !

Depuis quelques heures, ce mardi 24 mai 2022, une note signée par la Fédération des patrons de boulangerie, pâtisserie et confiseries du Faso (FPBPCF) et la Ligue des jeunes promoteurs de boulangeries et pâtisseries du Burkina (LJPBP) circule.

Cette note datée du lundi 23 mai 2022 est adressée au ministre du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, avec pour objet  « augmentation du prix du pain ». En substance, la note fait mention de l’échec des travaux du cadre de concertation tripartite. Du coup, les boulangers informent le ministère que le prix du pain de 200 grammes qui est de 150 FCFA passe à 200 FCFA à compter de ce mardi 24 mai 2022 à 22 heures. Pour justifier cette décision unilatérale, la note fait cas de l’augmentation du prix de la tonne de farine de blé (525 000 FCFA, soit une augmentation de 50%), ainsi que de tous les produits de première nécessité (huile, sucre, essence, levure…).  

Mis devant le fait accompli, le ministère en charge du Commerce tente de démentir cette décision des boulangers, à travers une publication sur sa page Facebook. Pour l’autorité, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Il n’en est rien. Ces deux langages de ces deux partenaires incontournables suscitent beaucoup d’interrogations. Dans quel type d’Etat sommes-nous en ce moment ? Des patrons de boulangeries et du gouvernement qui faut-il croire à ce stade ?

C’est dommage que dans un pays pauvre que le nôtre, le gouvernement qui doit réguler le marché ‘’ferme les yeux’’ sur certaines augmentations, sinon négocie avec des acteurs (cas des transporteurs) et veut coûtes que coûtes bander les muscles dans d’autres secteurs. Force doit toujours rester à la loi. Que l’Etat applique la loi à toutes et à tous, donc pas d’application à géométrie variable. Il est temps que l’on arrête ce ping-pong qui est malsain et qui frise le ridicule. Que l’on arrête de prendre en otage le pouvoir d’achat des Burkinabè qui tirent déjà le diable par la queue. Et cela depuis bien longtemps. Quoi qu’il en soit, la mesure des boulangers entrent en principe en vigueur ce soir à 22 heures. Rendez-vous donc à 23 heures pour le constat, le temps de laisser la levure bien gonfler le pain.

Marcus Kouaman

Latribunedufaso.net

Partagez

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *