Conflits fonciers : Le Cas de Toussiana décrypté par GERDDES-Burkina

« Promouvoir l’esprit de paix et de cohésion sociale dans cinq (05) communes du Burkina Faso ». C’est dans le cadre de ce projet que le Groupe d’Etudes et de Recherche sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES-Burkina), a formé des acteurs de la commune de Toussiana du 11 au 12 mars 2022.

La commune de Toussiana, province du Houet, région des Hauts-Bassins, est bénéficiaire du projet « Promouvoir l’esprit de paix et de cohésion sociale dans cinq (05) communes du Burkina Faso », mis en œuvre par le Groupe d’Etudes et de Recherche sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES-Burkina), sur financement de l’ambassade royale du Danemark. Durant 48 heures, Dr Tanguy Samapana Awebalene, a échangé avec les acteurs sur le thème : « La règlementation foncière au Burkina Faso, notamment la loi 034 et les mécanismes de prévention et de gestion traditionnelle et moderne des conflits ». 

Toussiana, tout comme plusieurs autres communes du pays des Hommes intègres, abrite des projets et programmes dans le domaine agricole. Dans le cadre de la mise en œuvre de ces projets, des citoyens acceptent parfois céder leur terrain (2 à 3 hectares) pour l’aménagement en question. Devant tout le monde, le propriétaire terrien peut jurer avoir cédé de bon cœur le terrain pour la mise en œuvre du projet qui va bénéficier à toute la communauté. Quelques mois après le début du projet, le même donateur, selon les témoignages des participants, peut inciter ses ayants droits à revendiquer ledit terrain. Ce qui porte un frein à la mise en œuvre dudit projet qui devait bénéficier à la toute la communauté. 

Egalement lorsque l’Etat veut faire des aménagements (route, retenue d’eau), cela crée des tensions. La population ne comprend pas pourquoi ils doivent céder leurs champs à l’Etat. Pour le Préfet de Toussiana, Sibiri Tougma, la méconnaissance des textes est un grand problème en matière de question foncière de manière générale. « Les gens ne maitrisant pas les textes s’adonnent à certaines pratiques qui les condamnent par la suite. Du coup la population ne connais même pas quelles sont les prérogatives de l’Etat sur la terre par exemple en ce qui concerne les ressources naturelles qui appartiennent à toute la communauté », a-t-il souligné. 

Selon lui, si l’Etat fait une retenue d’eau pour la population, il faut obligatoirement des voies d’accès pour les éleveurs et les riverains. Ces voies d’accès doivent traverser des champs. Cela engendre des tensions entre agriculteurs et éleveurs qui se terminent parfois par la violence. Un avis partagé par les différents acteurs qui ont profité de l’occasion pour inviter l’Etat à poursuivre cet élan de sensibilisation et de vulgarisation des textes en la matière à l’image de ce projet mis en œuvre par GERDDES-Burkina. 

Les jeunes, les femmes, les agriculteurs, les coutumiers, les religieux, les Forces de défense et de sécurité (FDS), les Conseils villageois de développement CVD), les services techniques, ont tous pris l’engament de restituer la formation autour d’eux et de prioriser le règlement pacifique des conflits fonciers et non fonciers. Toute chose qui ne peut que réjouir Karim Gouem, représentant de la présidente du bureau exécutif du GERDDES-Burkina, lors de cette formation. 

Marcus Kouaman

Latribunedufaso.net 

 

Partagez

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *