Appel à la libération de l’ancien Président Roch Kaboré par la CEDEAO : Le facteur temps n’est pas une priorité selon gouvernement 

Le vendredi 25 mars 2022, à Accra, au Ghana, s’est tenu un Sommet extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les situations du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée. A l’issue de cela, la Conférence a réitéré sa condamnation du coup d’État survenu au Burkina Faso le lundi 24 janvier 2022, et exige la libération inconditionnelle et sans délai du Président déchu, Roch Kaboré. C’est faisant suite à cela que le gouvernement a animé une conférence de presse ce jeudi 31 mars 2022 à Ouagadougou, en vue de mener des échanges sur certains sujets d’actualité nationale, notamment la libération de Roch Kaboré et la question sécuritaire.

Sur l’appel à la libération inconditionnelle et sans délai de l’ancien Président Roch Kaboré par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Gouvernement dit croire au bon sens de l’institution sous-régionale et rassure que des concertations sont en cours depuis plus de trois (3) semaines pour permettre à l’ancien Chef de l’Etat de rejoindre une résidence familiale de son choix. « Du fait des différentes fonctions que l’ancien Président Roch Kaboré a exercées et vu le contexte sécuritaire dans lequel est plongé le pays, il est tout à fait normal qu’il lui soit accordé une attention particulière et une sécurité adaptée. Pour son retour dans sa résidence familiale, des concertations sont en cours entre les différentes parties depuis plus de trois (3) semaines. A cet effet, deux (02) résidences ont été retenues à savoir celle de Ouaga 2000, où réside d’ailleurs sa famille et celle de la Patte d’oie. La résidence familiale de Ouaga 2000 a déjà été dotée d’un dispositif sécuritaire. Et il reste à savoir quel sera le choix à l’issue des concertations, afin que l’on puisse mettre en place un dispositif sécuritaire adapté », a fait savoir le Porte-parole du Gouvernement, Lionel Bilgo, avant d’ajouter que le pays ne court pas derrière les délais, mais poursuit plutôt l’instauration de la sécurité et du bien-être des populations. « Ce qui dicte nos actions, c’est vraiment le terrain », a-t-il soutenu.

Pour la question relative à l’interpellation du Président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Alassane Bala Sakandé, suite à la conférence de presse organisée par le parti le jeudi 24 mars 2022, pour demander la libération du Président déchu, Roch Kaboré, Lionel Bilgo estime que tous les jours au Burkina Faso il y a des interpellations. L’essentiel, selon lui, c’est que l’on respecte les droits de la personne interpellée. « Là il s’agit d’une personnalité publique, mais tous les jours il y a des interpellations. L’essentiel dans une interpellation est de respecter les droits de celui qui est interpellé. Pour le cas précis, dès que l’ancien Président de l’Assemblée nationale a demandé l’assistance d’un avocat, cela a été pris en compte. Et effectivement, une interpellation n’est pas un acte de culpabilité avéré ; il a été entendu et a été mis en liberté », a déclaré le Porte-parole du Gouvernement.

Parlant de la situation sécuritaire, il a fait savoir que tous les efforts sont déployés afin de favoriser un retour de la sécurité à l’intérieur du pays, car il faut le dire la situation s’est de plus en plus détériorée au cours de ces dernières années. En effet, à entendre Lionel Bilgo, un rapport récent classe le Burkina Faso, 2e pays le plus touché d’Afrique par le terrorisme avec 216 incidents enregistrés, notamment les attaques meurtrières, les sabotages d’infrastructures, etc. C’est pourquoi, le Gouvernement a indiqué que le pays a plus que jamais besoin de sursaut national, de l’engagement de tous. « Pour aller au combat, il faut se préparer, il faut s’organiser. Nous voulons vraiment des Burkinabè engagés pour aller sur le terrain et revenir en vie. Le but ce n’est pas d’aller se suicider. Et aussi, il faut noter que cette guerre ne se gagnera pas seulement par les armes. Une autre manière de contribuer, c’est aussi de mener des actions de sensibilisation à l’endroit de nos frères, pour qu’ils n’acceptent plus de se faire enrôler en tant que terroristes », a-t-il proféré à l’endroit de tous, estimant que c’est le rôle individuel de chaque Burkinabè de contribuer à la défense du pays.

A la question de savoir si la solution ne serait pas de faire appel aux forces russes comme au Mali, le Porte-parole du Gouvernement a tenu à indiquer que le contexte n’est pas le même et que celui du Burkina Faso impose une analyse différente. « Le Burkina Faso n’est pas le Mali, le Burkina Faso doit faire comme le Burkina Faso. Notre contexte impose une analyse différente et pour le moment, le Gouvernement burkinabè a fait le choix de maintenir ses relations, de travailler avec les institutions de la sous-région et les institutions internationales ».

Pour terminer, la Ministre en charge des affaires étrangères, Olivia Rouamba, co-animatrice de la présente conférence, a fait savoir que des travaux sont prévus se dérouler ce vendredi 1er avril 2022 à Ouagadougou, avec une délégation de la CEDEAO.

Alizèta Zouré 

Latribunedufaso.net

Partagez

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *