Procès Thomas Sankara : Le chauffeur du général Gilbert Diendéré dit une chose et son contraire

Le soldat de 1ère classe à la retraite, Ninda Tondé dit Pascal Alias Manga-Naaba, l’un des 14 accusés dans le dossier Thomas Sankara et ses 12 compagnons, était à la barre ce lundi 8 novembre 2021 pour répondre des faits de subornation de témoin. Il déclare reconnaitre partiellement les faits, et se défend.

Ninda Tondé dit Pascal Alias Manga-Naaba fait partie des 14 accusés poursuivis dans le dossier Thomas Sankara et 12 autres. Contrairement à d’autres accusés poursuivis pour leur implication dans l’assassinat du père de la révolution et ses compagnons, lui est accusé de subornation de témoin. Chauffeur du général Diendéré à l’époque des faits jusqu’à sa retraite, le soldat de 1ère classe qui continue de travailler pour le général même après sa retraire a tenté à la suite de son audition de suborner Abdraman Zitenga. Selon le parquet, il a demandé à celui qu’il considère comme un ami de longue date, de déclarer ne pas être présent au Conseil de l’entente au moment des faits, et que c’est sur instruction du général.

L’accusé ne nie pas ce qui lui est reproché. Cependant, il ne reconnait pas, que c’est sur instruction du général Diendéré qu’il a fait la demande à son ami. Selon ses explications, il a juste donné le nom du général, pour que le témoin croit en ses propos. Il n’aura pas convaincu le parquet, qui va lui rappeler que le 6 août 2017, il a rendu visite à son ami quelques jours après avoir rendu visite au général en prison. Le prévenu le reconnait, mais maintient sa version selon laquelle, le général Gilbert Diendéré ne lui a rien demandé.

L’enregistrement qui pouvait tout compromettre

Afin de prouver que le soldat de 1ère classe essaie de protéger le général, le procureur militaire a souhaité faire écouter un enregistrement dans lequel, il disait à Abdraman Zitenga qu’il est venu de la part du général en lui faisant part des instructions de ce dernier. L’écoute de cet audio a suscité un débat entre les différentes parties. Bien entendu, les parties civiles et le parquet ont souhaité écouter l’enregistrement en question fait par le témoin à l’insu de l’accusé. Son conseil, Me Olo Hien s’y est opposé en argumentant qu’il s’agit d’une pièce à conviction, qui ne peut pas être écoutée à cette étape de l’audience. D’ailleurs rappelle-t-il, Abdraman Zitenga viendra à la barre témoigner et quand le moment sera venu d’écouter l’audio, cela se fera soutient-il. Les arguments de la défense, ont convaincu le Tribunal qui va sursoir à l’écoute de l’audio sous prétexte qu’il s’agit effectivement d’une pièce à conviction.

L’analyse du parquet devant le refus de l’accusé de reconnaitre que c’est l’ex-putschiste qui l’a envoyé, est que ce dernier subit une pression de la part de celui dont il était le chauffeur. Il va simplement déclarer ne subir aucune pression ; quand bien même devant le juge d’instruction il le dit clairement que c’est sur instruction de son supérieur, qu’il a rendu visite à son ami de longue date et qu’à la barre, il change de version.

Julien Sawadogo

Latribunedufaso.net

 

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