Journée mondiale des enseignants : Les syndicats invitent le gouvernement à sortir le système éducatif de sa crise

Depuis 1994, il est célébré, le 05 octobre de chaque année, la Journée mondiale des enseignants. L’objectif est de sensibiliser sur l’importance et le rôle des enseignants dans le système éducatif. Au Burkina Faso, c’est à travers une marche-meeting, tenue ce mardi 05 octobre 2021, à Ouagadougou, que la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) a décidé de commémorer ladite journée.

« Les enseignants au cœur de la relance de l’éducation », c’est sous ce thème que le monde célèbre l’édition 2021 de la Journée mondiale des enseignants. Au Burkina Faso, les membres de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) ont procédé à une marche silencieuse de la bourse du travail au Ministère de l’éducation nationale et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), où ils ont transmis un message. Dans ce message, la CNSE a rappelé la crise dans laquelle se trouve le système éducatif national et a précisé que cela serait dû à trois (3) facteurs essentiels : la crise sécuritaire, la crise sanitaire et la remise en cause des acquis démocratiques et des libertés chèrement conquis.

En ce qui concerne la crise sécuritaire, la CNSE a laissé paraître les impacts négatifs de celle-ci, dont « les assassinats, les enlèvements, les destructions d’écoles et de biens des personnels et la fermeture de 11% des établissements scolaires du pays », a cité le coordonnateur Siaka Traoré. Du fait de la crise sanitaire, « la fermeture prématurée des écoles a conduit à des pertes d’emplois dans des établissements privés ; à une exécution à minima des programmes, synonyme de perte de qualité de la formation des apprenants ; à une prise de dispositions insuffisantes pour la protection des personnels en matière particulièrement de mesures barrières », a-t-il noté.

S’agissant de la remise en cause des acquis démocratiques et des libertés chèrement conquis, elle a évoqué les insuffisances dans la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement après la signature de protocoles d’accord tels celui de septembre 2016 avec le supérieur et la recherche et de janvier 2018 avec la CNSE. « Si la conclusion de ces engagements, au regard des avancées qu’ils induisaient sur les problèmes du système éducatif avaient suscité un espoir réel chez les personnels, le constat aujourd’hui laisse apparaître un grand désappointement dans le milieu », a indiqué Siaka Traoré, qui ajoute : « le fait que le gouvernement ait retenu la question du protocole comme un élément de discussion au cours des assises nationales sur l’éducation à venir est un témoignage en soi-même des difficultés liées au respect des engagements ».

Outre ces situations jugées éprouvantes pour les acteurs de l’éducation, la CNSE a dénoncé la fermeture des lycées Bissiga, dans le Centre-Est et Philippe Zinda Kaboré, à Ouagadougou. Fermeture, qu’elle juge incompréhensible et inacceptable, au regard des conséquences innombrables pour les apprenants, les parents, les personnels et le système éducatif dans son ensemble.

La CNSE invite donc le gouvernement à considérer certains éléments pour sortir le système éducatif de cette situation chaotique, notamment la mise en œuvre diligente et conséquente des engagements pris à travers les protocoles signés avec les organisations syndicales des travailleurs de l’éducation et de la recherche, l’abandon de la voie de répression pour celle d’un dialogue franc en vue de la résolution des problèmes du secteur, la réouverture de l’ensemble des établissements fermés et la prise de mesures pour assurer la sécurité dans l’ensemble des localités du pays afin de permettre le fonctionnement de toutes les écoles. « Nous sommes au cœur et nous serons toujours au cœur de la défense d’une éducation de qualité et accessible à tous », a-t-elle par ailleurs déclaré.

Alizèta Zouré (Stagiaire)
Latribunedufaso.net

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