COOPEC-GALOR : Un licenciement ‘’abusif’’ qui bloque tout !?

Informés d’un mouvement d’humeur depuis hier matin, le lundi 30 août 2021, au niveau de l’agence principale COOPEC galor de Ouagadougou, nous sommes allés au renseignement. Nous avons joint au téléphone le Kombi-Naaba Raat-nere, président du comité de gestion de la COOPEC-GALOR de la commune rurale de Saaba (dans la province du Kadiogo) et président du Conseil de surveillance de la COOPEC-GALOR national, depuis le 19 juin 2021. Après lui, nous avons eu au bout du fil d’autres employés-membres de la COOPEC-GALOR. Si l’un s’est ouvert et a raconté ce qu’il savait de la situation, ce ne fut pas le cas chez les autres membres-employés de la structure, qui ont bien voulu jouer au jeu de ping-pong.

Une fois les identités et civilités échangées avec notre premier interlocuteur (le Kombi-Naaba Raat-nere), nous avons tout de suite voulu avoir confirmation de l’information selon laquelle il y aurait un mouvement d’humeur en cours à l’agence principale COOPEC-GALOR de Ouagadougou. Notre interlocuteur confirmera cette information et confiera avoir lui-même été surpris par le contenu de la conversation téléphonique qu’il a eue avec l’un des protagonistes dans l’affaire qui a conduit à cette situation du jour. « Je vous avoue que c’est avec surprise et étonnement que j’ai été contacté le samedi dernier (28 août 2021) par le gérant de l’agence principale de Ouagadougou me faisant cas d’une remise de note pour licenciement pour faute lourde de la part d’un membre de COOPEC-GALOR. Je dis bien un membre, parce que ce dernier était le Président du conseil d’administration (PCA) de COOPEC-GALOR depuis sa création jusqu’en 2021 (23 ans de gouvernance, Président depuis 1998) », a-t-il déclaré.

Se voulant plus clair, le Kombi-Naaba Raat-nere est revenu, dans son explication, quelques mois en arrière. « Le mandat des responsables des organes statutaires de COOPEC-GALOR a expiré en 2019. Et le ministère de tutelle nous a instruis par recommandation de correspondance, de renouveler les structures d’où une convocation d’une Assemblée générale (AG) extraordinaire le 19 juin 2021 pour renouvellement des mandats des membres statutaires. Ce qui fut fait, et nous avons eu un nouveau PCA en la personne de Félicien Ouoba », a-t-il rappelé. Il continuera en faisant savoir que le désormais ex-PCA a convoqué à son tour une autre AG à l’issue de laquelle un bureau a été formé. « Il se trouvait que l’ancien PCA, qui n’a pas été élu et qui a boycotté l’AG extraordinaire recommandée par la tutelle, a reconvoqué une AG le 03 juillet 2021 où les 14 agents de COOPEC-GALOR ont refusé d’y participer…il a formé un bureau », a-t-il dit.

« Nous ne savons pas pourquoi André Béni Tiéré donne une lettre de licenciement au gérant principal. Nous sommes en plein contrôle de la commission bancaire et le gérant de l’agence principale, qui est censé détenir des informations sur les opérations règlementaires de la structure, est licencié ; qu’est-ce que nous voulons cacher à la commission bancaire ? Pourquoi licencier aujourd’hui celui-là qui doit être écouté par la commission bancaire ? », se questionne le président du Conseil de surveillance de la COOPEC-GALOR national, qui dit également, ne pas reconnaitre l’autorité de M. André Béni Tiéré. « Aujourd’hui, nous ne reconnaissons pas André Béni Tiéré comme PCA par conséquent, n’a pas le pouvoir acquis pour licencier un membre », a-t-il soutenu.

Pour lui, même en reconnaissant M. André Béni Tiéré comme PCA actuel de la COOPEC-GALOR, la décision de licencier le gérant principal ne se serait pas faite selon les statuts de la structure. « Nos statuts disent ceci : ‘’La Directrice est nommée par le Conseil d’administration, et elle, à sa suite, nomme les responsables au niveau de ses agences’’», a-t-il cité. Et ce qui est règlementaire à notre niveau, dira-t-il en outre, lorsqu’un agent est fautif pour une faute lourde ou quelconque et qu’on doit le sanctionner, la Directrice fait cas de la faute au Conseil d’administration qui donne des instructions à la Directrice. Et de déplorer : « Et là, il nous est revenu que la Directrice n’a pas été tenue au courant de la lettre de licenciement du gérant ». Il fait de même savoir qu’après la remise de la lettre de licenciement, l’huissier (qui avait remis la lettre de licenciement) est revenu pour reprendre les clés du bureau du gérant principal. N’ayant donc pas pu obtenir les obtenir, la porte principale de l’agence principale a été fermée.

« Ce lundi, tous les membres étaient surpris de voir les portes de la COOPEC-GALOR scellées. C’est à la dernière minute que l’huissier s’est présenté et a tenté de faire assister la Directrice à la réouverture de la porte. La Directrice, n’ayant pas été mise au courant du licenciement de son gérant et de la fermeture des portes, a refusé d’être présente. C’est donc en présence d’André Béni Tiéré et de l’huissier que les portes ont été déscellées », a raconté le Kombi-Naaba Raat-nere.

Au moment de raccrocher (13 h), le président du comité de gestion de la COOPEC-GALOR de la commune rurale de Saaba, qui disait être toujours sur place, nous a confirmé que les portes de la COOPEC-GALOR de l’agence principale étaient bien ouvertes. Le problème cependant, le licenciement du gérant avec effet immédiat, sans droits, avec poursuites judiciaires alors que c’est ce dernier qui détient les codes du coffre ; « nous ne pouvons pas travailler parce qu’il n’est pas là », a fini par dire le Kombi-Naaba. « Pour le moment, le gérant a été entendu par la Commission bancaire. Le PCA, élu le 19 juin 2021, a été entendu ce matin par la même Commission sur le sujet. De même, le gérant a été instruis de se rendre à l’inspection du travail pour porter plainte. Nous attendons la suite. Le fautif, celui qui a été bénéficiaire de la caution, a ordonné de déposer les chèques qu’il avait signés (de 22 et 10 millions F CFA) dans la semaine pour recouvrement », a-t-il par ailleurs confié tout en rassurant leurs membres sur la nature du problème. « Nous tenons à rassurer nos membres sur le fait que nous n’avons pas un problème de trésorerie, mais un problème de gestion administrative, d’usurpation de titre », a-t-il mentionné.

Si l’on en croit les explications données par le Kombi-Naaba, la faute qui serait commise ici et à l’origine du licenciement, est une caution qu’aurait accordée le licencié (le gérant principal) à une tierce personne, qui n’a pas exécuté un travail.

Ce mardi, dans un souci d’équilibre de l’information, nous avons eu au bout du fil l’un des protagonistes, André Béni Tiéré, qui nous a référés à la Directrice générale de la COOPEC-GALOR, Safiatou Sabo (qui était en rencontre). Elle, à son tour, nous a référés au président de l’agence principale en question, Eric Tindano. Ce dernier n’a finalement pas donné de suite à notre requête d’obtenir d’autres versions de faits sur la situation qui prévaut.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Latribunedufaso.net

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