135e fête du travail : L’UAS pointe du doigt le management du dialogue social du  gouvernement

Le 1er mai de chaque année, est célébrée la fête du travail à travers le monde. A Ouagadougou, ce 1er mai 2021, les travailleurs, sur appel de l’Unité d’action syndicale (UAS), ont battu le pavé. Dans leur parcours, un arrêt a été marqué afin de lire et remettre au ministre de la fonction publique, du travail et de la protection sociale, Pr Seni Ouédraogo, une plateforme revendicative de 29 points en lieu et place du traditionnel cahier de doléances. Les marcheurs, après leur halte, ont rallié la bourse du travail, lieu de départ de la marche, pour un meeting.

Pour la commémoration de la fête internationale du travail de cette année, l’Unité d’action syndicale (UAS) a décidé de transmettre au gouvernement par l’entremise du ministre de la fonction publique, du travail et de la protection sociale, Pr Seni Ouédraogo, une plateforme revendicative de 29 points en lieu et place du traditionnel cahier de doléances. En effet, avant sa transmission, Ernest Ouédraogo, porte-parole de l’UAS et Secrétaire général (SG) de l’Union syndicale des travailleurs du Burkina (USTB), a cité jusqu’à épuisé les 29 points contenus dans ladite plateforme. Il a aussi interpellé le gouvernement à reconsidérer son management du dialogue social. « En vous transmettant à vous, ministre en charge du dialogue social, la plate-forme revendicative du premier mai 2021, nous vous interpellons solennellement, vous et le gouvernement afin que vous reconsidériez votre management du dialogue social », a-t-il lu.

Le ministre, accompagné du directeur de cabinet du Premier ministre et de bien d’autres collaborateurs, s’est dit particulièrement heureux de recevoir la plateforme revendicative qui synthétise les préoccupations légitimes des travailleurs de l’ensemble du pays. Il a alors rassuré que les doléances seront transmises à qui de droit et feront l’objet d’examen avec la plus grande attention de la part du gouvernement.

Le message à l’occasion de ce 1er mai de l’UAS a pris compte le plan international et national. A l’international, il est uniquement fait cas de la pandémie du coronavirus. « Au plan international, la situation reste fortement marquée par les conséquences de la pandémie qui a plombé l’économie mondiale, causant des centaines de milliers de décès, et plus de trois millions de pertes d’emplois », a-t-on déclaré.

Au plan national, trois domaines sont passés à la loupe de l’UAS : la politique, la socioéconomie et la gouvernance. Pour ce qui est du domaine de la politique, l’UAS constate que l’actualité de ces derniers mois est beaucoup plus marquée par la réconciliation nationale. Elle dit avoir émis le souhait, dans une contribution écrite adressée au ministre d’Etat, chargé de la réconciliation nationale qu’ « il est important que la vérité se fasse et que la justice soit rendue aux victimes ». Elle dit avoir également souhaité que la réconciliation nationale ne donne pas une prime à l’impunité et que la démarche soit guidée par le principe du triptyque Vérité-Justice-Réconciliation.

S’agissant de la socioéconomie, il est dépeint une morosité économique dont la traduction est le chômage massif des jeunes ; la crise des secteurs sociaux de l’éducation, de la santé et du logement ; la flambée des prix de produits de consommation. A ce tableau, l’UAS pointe du doigt le changement du système de facturation de l’ONEA et les nombreuses coupures d’eau. Elle ne manque évidemment pas d’épargner la SONABEL, qui fait souffrir le martyr ces derniers jours à ses abonnés. « Quant à la SONABEL, la période de grande chaleur coïncide avec des coupures intempestives et répétées d’électricité, sources de désagréments pour de nombreuses familles et compromettant l’activité de bon nombre d’acteurs de l’économie informelle », a-t-on dit. En ce qui concerne les réformes envisagées au niveau de l’éducation nationale, l’UAS a exprimé son souci. «  Concernant les réformes opérées au niveau de l’éducation, l’UAS a pour souci que celles-ci n’entrainent pas l’exclusion des enfants des pauvres de l’enseignement supérieur », -a-t-on fait savoir.

De la gouvernance, l’UAS dit observer un développement inquiétant de la fraude et de la corruption. Ce développement de la corruption, a-t-elle indiqué, résulte de l’absence d’une réelle volonté de combattre le fléau. Ont donc été pris comme preuves ; les marchés publics, les travaux mal exécutés, notamment ceux réalisés dans le cadre du 11 décembre ; les recrutements de l’administration publique.

En rappel, à l’entame du meeting, qui a fait suite à la marche de protestation et de remise de la plateforme revendicative, une minute de silence a été observée à l’endroit « des camarades, parents et amis décédés de suite de maladie, d’accident ou d’attaques terroriste depuis le 1er mai passé ».

Tambi Serge Pacôme Zongo

Latribunedufaso.net

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