Hausse du prix des céréales : La faute aux commerçants ou à la pluie ? 

La flambée des prix des produits de grande consommation, notamment les céréales sur le marché est une réalité. De coutume, après les récoltes, les prix des denrées de manière générale connaissent une baisse. Cette année, force est de constater que cette baisse juste après les récoltes (dernier trimestre de l’année 2020) n’a pas mis longtemps  pour connaitre une hausse vertigineuse.

Selon Ousmane Ouédraogo, commerçant détaillant de céréales au marché de Tanghin (Ouagadougou), l’année passée à cette même période, le prix du plat de maïs n’excédait pas 475 francs CFA et le sac de maïs ne coûtait pas plus de 11 000 francs CFA. Mais, aujourd’hui, le plat du maïs est vendu actuellement entre 550 francs CFA et 600 francs CFA et le sac de maïs de 100 kg à 23 000 francs CFA sur le marché. Pour le haricot on n’en parle pas. Le prix du plat est évalué à 650 francs CFA et le sac de 100 kg du petit mil, à 25 000 francs CFA. Cette hausse vertigineuse du prix des denrées entre janvier et avril 2021 réduit considérablement la marge bénéficiaire des commerçants.

« Le sac de maïs de 100 kg fait 23 000 francs CFA sur le marché actuellement. En détails, nous ne faisons qu’un bénéfice de 500 francs CFA. Pourtant, il y a notre transport qui fait pratiquement 6 000 francs en aller-retour de Ouagadougou à Léo », explique Ousmane Ouédraogo. L’une des explications données à cette hausse des prix, est la rareté des produits céréaliers. « L’année passée, on pouvait voir des sacs de céréales superposés dans les magasins à Léo et on s’approvisionnait comme on voulait, sans difficultés majeures, mais actuellement, c’est une chose impossible », martèle-t-il.

Autre explication qui justifie la hausse des prix, la multiplicité et la diversité des acteurs. A ce niveau, notre commerçant de céréales au marché de Tanghin indique que sur le marché de Léo, où ils se ravitaillent, de nouveaux commerçants, d’ici et d’ailleurs, ont fait leur apparition. « Il y a des commerçants qui viennent de Bobo-Dioulasso et même de Niamey pour s’approvisionner ; ce qui n’était pas le cas les années antérieures. Et, par leur présence, il n’y a plus de jour fixe pour le marché (habituellement les vendredis). », précise-t-il. Cette présence quotidienne des commerçants de Niamey particulièrement sur le marché, selon lui, rend l’offre inferieure à la demande et flamble les prix de jour en jour.

Aussi laisse-t-il entendre que les ‘’nouveaux concurrents du marché de Léo’’, notamment ceux venant de Niamey, se contentent seulement d’acheter, peu importe le prix. « Ils ne se soucient pas du prix, ils veulent juste avoir le produit. Or, nous on ne peut pas acheter au même prix qu’eux. », affirme-t-il. Il met plus en lumière cette forte concurrence du marché lorsqu’il raconte cette anecdote à l’occasion de son dernier voyage audit lieu. « La dernière fois que j’ai été au marché de Léo, je me suis dit que le prix est inabordable et je voulais laisser. A ma grande surprise, les autres commerçants et ceux  venus de Niamey ne faisaient que acheter quel que soit le prix. J’étais donc obligé d’acheter pour ne pas rentrer bredouille », témoigne-t-il.

Quant à Aboubacar Ouédraogo, commerçant détaillant au marché de Tanghin, c’est la mauvaise pluviométrie qui a occasionné cette flambée des prix. « Tout notre problème se résume à la pluie, on n’a pas autre option que la pluie. Quel que soit la superficie que tu cultives, s’il n’y a pas assez de pluie, à la fin tu n’auras que des tiges. », déclare-t-il. Pour lui, la seule option, c’est de prier Dieu pour avoir une bonne pluviométrie. «Tout ce qu’on peut faire, c’est de prier Dieu pour avoir une bonne pluviométrie ; c’est la seule solution à la situation actuelle », laisse-t-il entendre.

Tiba Kassamse Ouédraogo

Latribunedufaso.net

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