Corruption électorale : Le rapport du REN-LAC accable le MPP, le CDP et l’UPC

Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), au cours d’un déjeuner de presse, organisé ce jeudi 11 février 2021, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), à Ouagadougou, a présenté les résultats de son rapport sur l’observation de la fraude et de la corruption électorale lors des élections couplées du 22 novembre 2020.

Issouf Paré, Secrétaire chargé des enquêtes et des études du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), a présenté, au cours de ce déjeuner avec les Hommes de média, le rapport de son institution sur l’observation de la fraude et de la corruption électorale lors du double scrutin de novembre 2020. De cette présentation, il est d’emblée noté que l’observation des élections couplées a concerné la période précampagne, campagne et le jour du scrutin. Il est ensuite fait mention, de façon globale, de 439 cas de corruption dont 43% des cas est associé à la distribution d’argent aux potentiels électeurs ; 16% des cas à la distribution de carburant, 14% des cas à la distribution de Tee-shirts avec ou sans l’effigie du parti politique ; 14 % des cas aux dons en nature ; 5% des cas à l’utilisation des biens de l’Etat à des fins de campagne électorale et 8% des cas à d’autres actes de corruption ( les cadeaux aux leaders d’opinion, le transfert et le transport des électeurs pour s’inscrire sur une liste électorale ou pour voter, l’intimidation des électeurs).

Il est alors fait remarquer que l’ensemble des partis politiques arrivés en tête de ces élections, sont les mêmes qui se sont le plus illustrés en matière de pratique corruptive durant ce double scrutin. En termes d’implication des partis politiques dans la corruption électorale, le trio de tête se compose du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) avec 46,9% d’implication, du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) avec 10,3% d’implication et de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) avec 7,3% d’implication.

Sur l’organisation pratique desdites élections, il est entre autres noté la violation du code électoral, le manque de transparence dans le recrutement des agents électoraux, la remise en cause du droit de vote des citoyens à certains endroits. De la clôture des votes, il ressort de l’observation que le dépouillement s’est globalement bien passé ; que des incidents ont été constatés dans 8,5% des bureaux de vote ; que 6% des bureaux de vote ont enregistré des réclamations consignées dans les Procès-verbaux (PV) ; que dans 13% des bureaux de vote, les membres n’ont pas une bonne maitrise du processus de vote ; une absence de scrutateurs dans 8,7% des bureaux de votes.

Au regard de toutes ces observations, il a été formulé des recommandations à l’endroit des acteurs politiques ; du gouvernement ; de la Cour des comptes ; du parlement ; de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ; de la société civile ; du Conseil supérieur de la communication (CSC), de la justice et des populations.

En rappel, le Secrétaire exécutif du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), Nacanabo Sagado, à l’entame du déjeuner de presse, a situé le rapport d’observation dans le cadre des actions quotidiennes de suivi du réseau.

Tiba Kassamse Ouédraogo (Stagiaire)
Latribunedufaso.net

Partagez

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *