33e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara : « Homme du peuple » ou « despote »?  

A l’occasion du 33e anniversaire de l’assassinat du Père de la révolution d’aout 1983, Thomas Sankara, a eu lieu la projection en grande première de « Thomas Sankara, l’humain », un film documentaire de 02 heures 33 minutes, réalisé par Richard Tiéné et produit par les productions G.COM. Teinté de témoignages sur sa personne et sa gestion du pouvoir, la réalisation du film a pris sept ans soit (2013-2020). C’était au ciné Burkina, à Ouagadougou, le jeudi 15 octobre 2020, sous le parrainage du ministre de la communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Fulgance Dandjinou et le patronage du ministre de la culture des arts et du tourisme, Karim Sango.

Pour commémorer le 33e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, plusieurs activités étaient au programme au Burkina Faso. De celles-ci, la toute première projection du film documentaire « Thomas Sankara, l’humain ». Durant 02 heures 33 minutes, il a été projeté pour le bonheur des cinéphiles en général et en particulier des journalistes. Dans cette séquence audiovisuelle de Richard Tiéné, des amis, des proches et collaborateurs du Père de la révolution d’aout 1983 font des témoignages sur sa personne et sa gestion du pouvoir. Sur la gestion de celui-ci, les avis divergent. « Despote, autocrate, populiste » pour certains et « l’homme du peuple, l’homme intègre et incitateur du développement par son exemple », pour d’autres.

« Thomas Sankara, l’humain » se veut une contribution à plus de véracité sur la période dite révolutionnaire du Burkina Faso. Pour l’auteur Richard Tiéné, cette production n’est pas une de trop, mais une qui relatera avec plus d’objectivité la période 1983 – 1987. « L’objectif de la réalisation n’est nullement de briser un mythe, une légende, une icône, c’est plutôt de servir de support pédagogique, de document audiovisuel crédible disponible dans les services d’archives partout où besoin se fera sentir », a-t-il fait comprendre. Pour des questions d’objectivité et d’indépendance dans la réalisation dudit documentaire, l’auteur dit ne pas avoir eu recours à un financement extérieur au risque de se faire dicter une ligne éditoriale. «  On aurait pu monter le projet, le soumettre à financement et avoir le financement ; mais on allait nous dicter une ligne éditoriale », a-t-il dit. Aussi ajoute-il  que le film, a été produit en toute indépendance. «  Il n’y a pas eu de main extérieure. Personne n’est venu nous aider. Ce film a été réalisé et produit à 100% par nous », a expliqué Richard Tiéné.

Par ailleurs, il avoue quelques insuffisances à son film, et dit rester ouvert à toutes critiques dans le but d’améliorer les productions futures. « Nous ne sommes pas satisfaits à 100% du produit rendu ; nous restons ouverts aux critiques ; nous prenons en compte les remarques pour améliorer le tout », a-t-il fait savoir. La difficulté majeure ayant émaillé la production reste l’accessibilité aux archives. « On a eu du mal à avoir des archives, et il y a des archives que vous êtes obligés de payer », a-t-il renseigné.

De l’avis de Harouna Ouédraogo, cinéphile, cette production est la bienvenue dans un contexte où tout est dit souvent de travers sur la personne et la gestion du pouvoir de Thomas Sankara. Il invite à cet effet les Burkinabè dans leur ensemble et les intellectuels en particulier, à emboiter le pas de Richard Tiéné afin de mieux éclairer les lanternes des Burkinabè sur certaines parties de l’histoire de leur pays. « C’est une belle chose. J’invite encore ceux qui peuvent le faire à le faire », a-t-il affirmé avant de conclure : « personne n’a le droit de mourir avec le secret d’un État ».

Inoussa Kaboré, également venu suivre le film, partage le même avis que Harouna Ouédraogo. « C’est toujours un plaisir de suivre un film sur Thomas Sankara malgré le nombre de film sur ce dernier. On apprend toujours de lui dans chaque nouvelle réalisation le concernant », a-t-il noté.

Le parrain de la cérémonie, Fulgance Dandjinou, ministre de la communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement et le patron Karim Sango, ministre de la culture des arts et du tourisme n’ont pu s’exprimer pour raison de calendrier, qui les a fait partir avant la fin de la projection documentaire.

En rappel, Richard Tiéné est un journaliste Burkinabè et auteur de plusieurs documentaires et de grands reportages d’enquêtes audiovisuelles.

Tiba Kassamse Ouédraogo (stagiaire)

Latribunedufaso.net

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