Pharma Expo BF 2024 : Dr Sayavé Gnoumou fait une communication sur « la santé à l’ère du numérique »

La 2e édition du salon international de la pharmacie et de la parapharmacie (Pharma Expo BF) s’est tenue du 30 mai au 1er juin 2024 à Ouagadougou. Pendant 72h, les acteurs ont réfléchi sur le développement du secteur avec l’introduction des technologies. 

Au nombre des activités menées, un éminent acteur du domaine a fait une communication sur le thème « La santé à l’ère du digital ». Il s’agit de Dr Sayavé Gnoumou, Chef d’entreprise et expert en télémédecine. Il a axé sa communication sur la télémedecine, ses avantages, ses craintes et les différentes étapes à observer pour arriver à une télémédecine au profit des populations.

« Mais il ne faut pas que la télémédecine remplace la médecine traditionnelle. C’est mieux d’aller voir le médecin en face à face », Dr Sayavé Gnoumou, expert en télémédecine

A l’écouter, la télémédecine est la pratique de la médecine à distance. « Quant je pose un acte médical à quelqu’un qui n’est pas en face de moi, je suis entrain de faire de la télémédecine », a-t-il expliqué. Cela nécessite l’introduction de la technologie dans la santé avec l’utilisation des machines de pointe, des logiciels et du Big data.

Avantages

Selon lui, les avantages de la télémédecine sont énormes. Elle permet d’augmenter l’offre de soin et permet aux populations d’accéder à des soins de qualité même à distance. « Mais il ne faut pas que ça remplace la médecine traditionnelle. C’est mieux d’aller voir le médecin en face à face. A défaut, on peut utiliser cette technologie pour rencontrer le spécialiste à distance », a-t-il conseillé.

Des craintes, il y’en a

Selon l’expert en télémédecine, il y a beaucoup de craintes. « La médecine est très compliquée. Il y a beaucoup d’erreurs qu’on peut commettre. Ces erreurs, en plus de la technologie, peuvent être reproduites et multipliées. Donc il faut faire très attention », s’est-il inquiété. En effet, il ressort de sa communication qu’en France, plus de 60 000 décès ont été causés par des erreurs médicales en 2017 (Figaro) et qu’aux États-Unis, on en compte plus de 250 000. En ce qui concerne l’Afrique, il indique qu’il n’y a pas vraiment de données disponibles, mais l’OMS a enregistré dans la même année, 700 000 morts du fait des faux médicaments (palu et tuberculose). 

Les acteurs ont réfléchi sur les avantages et les défis de la télémédecine

Donc pour l’introduction de la technologie dans la santé, M. Gnoumou dit de faire très attention. « Il faut tenir compte d’abord de toutes les règles de la médecine avant de passer aux règles de la technologie. Il y a double règles à appliquer, sinon, on va créer un problème énorme. Mais il ne faut pas en avoir peur, car on n’a pas le choix. Si on ne le fait pas, on va le subir », a-t-il laissé entendre.

Qu’en est-il de la télémédecine en Afrique ?

De façon générale, à l’écouter, le continent est toujours à un état embryonnaire en matière d’introduction de la technologie dans la médecine. « Mais il y a une dualité. D’un côté, il y a trop de systèmes. Les jeunes sont imaginatifs, mais ces systèmes ne peuvent pas être utilisés en médecine parce qu’ils n’ont pas tenu compte des règles et de la déontologie médicales. Il faut développer les solutions en partenariat avec les professionnels », a-t-il poursuivi. 

Conséquence, l’Afrique est inondée de solutions de télémédecine. « Parfois, les occidentaux viennent tester des solutions technologiques en Afrique car le test chez eux coûte plus cher. On est content quand on reçoit ces solutions technologiques », a-t-il confié. Pour lui, ce n’est pas de cette manière qu’on construit un système de santé. Il faut réfléchir, avoir des étapes et renforcer le système existant. On ne vient pas pour le changer. 

Issouf Tapsoba 

Latribunedufaso.net

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