Dans sa mission de contribuer au développement du secteur privé, l’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises (AFP-PME) a procédé, dans le 13 mai 2024 à Ouagadougou, au lancement de deux nouveaux produits. Il s’agit du « Capital -risque » ( produit financier) et de la « Franchise de distribution » (produit non financier).
Le capital risque consiste pour l’Agence, à prendre une participation minoritaire au capital (maximum 40% ) de l’entreprise bénéficiaire de ce produit. En contrepartie, l’entreprise lui cède des actions ou des parts sociales, lui permettant ainsi, d’avoir une place clé dans les instances de gouvernance afin d’apporter des orientations stratégiques.
Au bout de 7 ans (maximum) de collaboration, l’entreprise a la possibilité de racheter ses parts ou de trouver des investisseurs pour racheter lesdits parts, afin que l’agence puisse se retirer. L’un des avantages de ce produit, selon le Directeur général de l’AFP-PME, Issa Traoré, c’est qu’il permet à l’entrepreneur de consolider ses fonds propres sans augmenter son endettement ou sa garantie .
En ce qui concerne la franchise de distribution, l’idée est de permettre à une personne (franchiseur) qui souhaite entreprendre dans un domaine donné, d’utiliser le nom, la marque, les couleurs d’une entreprise (franchisé) qui est déjà connue dans ledit domaine. L’AFP-PME interviendra ici, en formant et en accompagnant les franchisés dans ce concept.
Dans ce sens, l’agence entend créer des enseignes spécialisées dans la distribution des produits locaux « Made in Burkina ». L’avantage de la franchise de distribution est qu’elle permet d’une part au franchisé, d’assurer son développement commercial sans des investissements lourds comme c’est le cas lors d’une succursale et d’autre part au franchiseur, de bénéficier de la notoriété d’une marque qui a déjà fait ses preuves sur le marché.
Pour ces deux types de produits, la sélection des entreprises se fait sur appel à projets. Tous les secteurs d’activités sont pris en compte.
A entendre Issa Traoré, plusieurs raisons ont conduit à la mise en place de ces deux initiatives . « Un des outils les plus utilisés pour le financement des entreprises est le crédit. Or cet outil se positionne généralement à la phase de maturité du cycle de vie d’une entreprise. Avant cette étape de maturité, il existe un gap en termes de solutions de financement des phases en amont, notamment la phase d’amorçage. Le crédit en tant qu’outil de financement exige la satisfaction de conditions.
Lorsqu’on se réfère à ces critères, il est triste de constater que beaucoup de projets, surtout ceux portés par les femmes et les jeunes, ne remplissent pas toutes les conditions pour avoir accès au crédit. C’est pourquoi nous avons innové en apportant le capital-risque », a-t-il expliqué .
Aussi, ajoute t-il, un des problèmes auxquels sont confrontées les PME est l’accès au marché. En effet, beaucoup de PME ont des difficultés de faire référencer leurs produits auprès de la grande distribution. C’est pourquoi L’AFP-PME veut mettre en place des enseignes spécialisées dans la distribution des produits « made in Burkina ». A ce titre, nous allons d’abord accompagner des distributeurs de produits locaux à devenir des franchiseurs. Ensuite ces franchiseurs seront accompagnés à développer et animer leurs réseaux de franchisés aussi bien au Burkina Faso qu’à l’international.
Placé sous les tutelles des ministères de l’Economie et du Commerce, l’AFP-PME, faut-il le rappeler, a pour mission de contribuer au développement du secteur privé par le soutien à la promotion d’une dynamique entrepreneuriale et à l’émergence d’un tissu de petites et moyenne entreprises burkinabè viables et compétitives. En termes de capitalisation sur les 10 dernières années, la structure note 15 milliards FCFA injectés dans l’économie sous forme de crédits, 1 400 projets financés, 22 000 acteurs PME formés, 217 projets incubés ou en cours d’incubation.
Rosana Astride Kiendrebeogo
Latribunedufaso.net