Retenue obligatoire sur les salaires pour l’effort de paix : « Aucun sacrifice ne sera de trop, quant il s’ agit de recouvrer l’intégrité du pays », Boukary Bogré 

En conseil des ministres du 05 janvier 2024, le gouvernement burkinabè a adopté un décret portant institution d’une retenue obligatoire sur les rémunérations des travailleurs du public et du privé (1%) ainsi que sur les primes dans les différents départements ministériels (25%). A cela, s’ajoutent 2% sur le bénéfice net des entreprises.

Selon le gouvernement, cette contribution vise à améliorer d’une part, l’équipement des Forces de défense et de sécurité et d’autre part, la prime des Volontaires pour la défense de la patrie qui devra passer de 60 000 à 80 000 FCFA. Toute chose, à les entendre, qui va concourir à la lutte contre le terrorisme, car comme le savent tous, cela fait maintenant plus de 8 ans que le Burkina Faso fait face aux forces du mal .

Dans le but de recueillir l’avis des salariés sur cette nouvelle donne, une équipe de latribunedufaso.net a tendu le micro à quelques travailleurs dans la ville de Ouagadougou, ce jeudi 11 janvier 2023.

Pour la plupart des interviewés, la retenue sur le salaire n’est pas un problème, pourvu qu’on en finisse avec cette guerre.

C’est le cas par exemple de Boukary Bogré, journaliste. « Pour le prélèvement de 1%, je pense que si le gouvernement a agit ainsi, c’est qu’il n’avait pas le choix. Tout gouvernant aspire au meilleur pour sa population. De cet état de fait, je pense que c’est à son corps défendant que le gouvernement a pris ces mesures. La guerre est chère et demande des sacrifices. Pour cela, aucun sacrifice ne sera de trop, quant il s’agit de recouvrer l’intégrité du pays. Pour cela, consentons autant de sacrifices qu’il faut, pour libérer notre pays. Je comprends aussi ces personnes qui disent être contre ces mesures, car pour eux trop d’impôts tuent l’impôt, mais qu’ils sachent qu’on a qu’un seul pays et qu’il faut travailler coûte que coûte à le préserver et protéger. Finissons avec la guerre et après nous reviendrons pour discuter sur certains détails de la vie de notre nation. Que le gouvernement montre aussi patte blanche en rassurant les populations à travers la transparence dans l’utilisation de ces fonds collectés auprès des Burkinabè. Ces derniers jours, le capitaine Ibrahim Traoré est en train de rassurer les plus sceptiques au travers les nouvelles mesures de traitement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) qui sont entrées en vigueur. Les Force de Défense et de Sécurité (FDS) et VDP jouent déjà leurs partitions au péril de leurs vies. Jouons la nôtre. Prônons l’unité et la cohésion pour gagner la guerre. Puisse Dieu nous venir en aide et que la paix et la sécurité reviennent au pays », a-t-il argumenté.

Pour O . P également, agent de la fonction publique, le prélèvement de 1% sur le salaire va aider à lutter « efficacement » contre la crise sécuritaire. Premièrement, explique t-il, c’est une guerre qui demande beaucoup de moyens et le gouvernement est confronté à un problème de fonds. Étant donné que le meilleur moyen de financer cette lutte est l’auto financement, la contribution des travailleurs et entrepreneurs ne peut qu’être impérative. La deuxième raison qui me motive à soutenir cette décision, ajoute t-il, est que le gouvernement met la population au parfum de la gestion de ces fonds prélevés de façon concrète. « Comparativement aux régimes précédents, avec celui là, nous avons toujours un compte rendu des entrées et des sorties des fonds du pauvre contribuables. Nous savons également où est-ce que ces fonds sont orientés, avec à l’appui des résultats sur le terrain et sur les conditions de vie des actionneurs principaux. C’est-à-dire l’amélioration des conditions de vie des VDP et FDS ainsi que l’acquisition des moyens matériels. », peut-on l’entendre.

Troisièmement, poursuit-il, cette décision vient impliquer tous les burkinabè dans cette lutte, ce qui crée un esprit de patriotisme. Nous avons vu la réaction de certains travailleurs lorsque la contribution des 1% étaient volontaires. Malgré que c’est une question de la patrie, beaucoup vivaient à l’aise comme s’ils n’étaient pas concernés dans cette guerre et dans toute leur argumentation, ils faisaient sortir uniquement que les devoirs du gouvernement. Cette décision vient mettre toute la population dans la même direction ».

« Sans la paix, toutes ces entreprises vont finir en fumée un jour », Ahamadou Dermé, chef comptable à l’ISPP

En ce qui concerne la retenue de 2% sur le bénéfice net des entreprises, selon Ahamadou Dermé, chef comptable à l’Institut supérieur privé polytechnique (ISPP), elle est une bonne décision. « Les entreprises sont le maillons essentiel de l’économie du pays. 2% pour certaines entreprises représentent des millions et ça va aider l’Etat . Le 31 décembre le président lui-même a fait savoir qu’on a toujours besoin d’aide. Nous avons laissé tomber la coopération avec certains pays et avec cette nouvelle politique, nous ne pouvons compter que sur nous même. Ainsi, il n’y a aucun sacrifice de trop pour sauver le pays. Il y a des entreprises qui faisaient déjà des dons, souvent même au-delà des 2%. Je pense que sans la paix, toutes ces entreprises vont finir en fumée un jour. Il faut alors mettre tout en œuvre pour le retour rapide de la paix. De ce que j’ai entendu au journal, le gouvernement veut mettre tous les moyens de leur coté, pour éradiquer ou du moins qu’on n’entende plus parler de terrorisme en fin 2024 », a-t-il signifié.

Astride Kiendrebeogo et Nabintou Ouattara (stagiaire)

Latribunedufaso.net

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