Dans le cadre de la commémoration du 58e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 au Burkina Faso, l’Unité d’action syndicale (UAS) a organisé ce mercredi 03 janvier 2023 à Ouagadougou, un « grand » panel sous le thème « Contribution du mouvement syndical à l’encrage de la démocratie au Burkina Faso ».
Ce thème principal a été décliné en deux sous-thèmes, animés par le président de la région du Centre de la Coalition de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), Dominique Yaméogo et le président de la commission presse de l’UAS, Norbert Ouangré.
Pour Dominique Yaméogo , qui s’est penché sur « Les luttes syndicales pour l’ancrage de la démocratie : exemples et acquis », depuis la Haute Volta jusqu’au Burkina, le mouvement syndical a toujours joué son rôle pour qu’il y ait plus de démocratie et de liberté dans le pays. « Déjà, en 1966 avec les préoccupations du pouvoir de l’époque, qui voulait instaurer un parti unique et incorporer les syndicats, les capitaliser, la réaction a été immédiate. Le mouvement syndical a travaillé à ce que le mouvement du 3 janvier advienne et se réalise », a-t-il laissé entendre .
Aussi, poursuit-il, lorsque le pouvoir du général Lamizana « qui, en principe, était là pour une courte durée », a fait des efforts pour se maintenir, a voulu mettre en place un parti unique, le mouvement syndical a travaillé pour qu’on aille au multipartisme pour plus de démocratie. On se rappelle ainsi de la grande grève historique des 17 et 18 décembre 1975. Il en est de même, ajoute t-il, pour l’insurrection populaire d’octobre 2014 où il était réclamé l’alternance politique. « C’est nous qui avons contribué à dégager les voies afin que ceux là même qui nous réprimandaient se joignent à la danse », a-t-il signifié.
Selon Dominique Yameogo, le mouvement syndical a également travaillé pour la liberté de la presse au Burkina Faso. « Les émissions interactives aujourd’hui étaient interdites. Il a fallut se battre pour que le principe soit retenu et que les gens puissent s’exprimer . Ceux qui vont sur ces plateaux pour nous attaquer ne connaissent pas l’histoire . Ils nous attaquent mais on continuera à se battre pour les libertés. C’est un devoir sacré pour le mouvement syndical », a-t-il affirmé. « Le travail syndical est à la fois ingrat et salvateur dans ce pays. Vous défendez des causes pour tout le monde mais on ne le reconnaît pas. C’est seulement les défenseurs qui savent que ça vaut la peine d’être mené », a-t-il ajouté.
Norbert Ouangré, lui, a exposé sur « Les défis actuels des luttes syndicales dans un contexte de lutte contre les groupes armés terroristes ». A ce sujet, il a listé plusieurs préoccupations qui sont aujourd’hui au menu des luttes syndicales. Il s’agit entre autres « Des préoccupations liées au code du travail, aux engagements que le gouvernement a pris dans le cadre d’un accord avec le Fonds monétaire international. Et enfin relativement à la justice avec la révision constitutionnelle qui vient de s’opérer. Et qui, de notre point de vue sonne le glas de l’État de droit dans notre pays », a-t-il indiqué.
Toujours dans le cadre de la commémoration, l’union a procédé au baptême de 03 salles d’activités au sein de la Bourse du travail de Ouagadougou. Il s’agit de la « salle du 03 janvier 1966 » , la « salle des 17 et 18 décembre 1975 », la « salle 16 septembre 2015 ». Ces dates , selon le porte parole de l’UAS, Marcel Zanté, rappellent des évènements ayant marqué la vie du mouvement syndical.
Rosana Astride Kiendrebeogo
Latribunedufaso.net