Enseignement supérieur : Désormais une toge unique en Faso Danfani pour l’ensemble des chercheurs et enseignants -chercheurs du Burkina Faso

Le Premier ministre, Me Appolinaire Kyélem a présidé dans la matinée du mardi 28 novembre 2023 à Ouagadougou, la cérémonie solennelle de port de la toge unique en Faso Danfani des Institutions d’enseignement supérieur et de recherche du Burkina Faso. C’était en présence du président de l’Assemblée législative de Transition, Dr Ousmane Bougouma, parrain du présent événement et du premier responsable du département en question, Pr Adjima Thiombiano. Le président de l’Université Joseph ki Zerbo,  Pr Jean François Kobiané et plusieurs autres ministres ont également marqué leur présence 

« Place des Institutions d’enseignement supérieur et de recherche (IESR) dans la construction de l’identité et l’affirmation de la souveraineté pour un développement endogène du Burkina Faso », tel est le thème de cette rencontre qui marque le début du port de ladite toge pour toutes les solennités scientifiques.

A l’occasion, 576 chercheurs et enseignants-chercheurs promus des  sessions 2021 (372) et  2022 (204) du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) ont reçu leurs toges. Par grade, Ils sont repartis comme suit, Maîtres Assistants/Chargés de recherche (270), Maîtres de  Conférences/Maîtres de recherche (187), Maîtres de Conférences Agrégés (45), Professeurs titulaires/Directeurs de recherche (74).

En termes de genre, les femmes sont au nombre de 109, soit 19%. « Un résultat certes appréciable mais qui nous interpelle quant aux efforts à déployer en matière de promotion des carrières féminines dans l’enseignement supérieur et la recherche », a laissé entendre le professeur Jean François Kobiané.

En prenant la parole au nom des promus du  jour, le professeur Ludovic Kibora a remercié l’ensemble des acteurs qui œuvré pour la tenue de la cérémonie. « Cette toge nous rappelle, que gravir les échelons du savoir scientifique ne sert que si les résultats de nos recherches apportent des solutions aux problèmes de notre peuple, de notre Nation. C’est cette vision qui nous est rappelée ce jour. Les chercheurs et enseignants-chercheurs promus me chargent d’affirmer solennellement, leur engagement à promouvoir cette vision », a-t-il ajouté.

Pour décrire la toge,  elle est s’inspire dans sa texture et son apparence,  des origines du Burkina Faso. Elle est conçue avec de la cotonnade 100% burkinabè « exclusivement »  tissée à la main. Deux couleurs que sont le vert et bleu nuit parsemé de vert composent le Faso Danfani. Chacune d’elles a un sens précis et la combinaison des deux fait ressortir « toutes les valeurs qui caractérisent le monde de la connaissance tout en symbolisant ceux qui l’en porte ».

Chaque modèle de la toge (dame et homme) est constituée d’une tunique, d’un par-dessus monté en une pièce, d’une épitoge et d’une coiffe « inspirée de la coiffe royale traditionnelle pour les hommes et de l’attaché de foulard pour les femmes ». Les signes distinctifs de la toge sont le grade « fixé sur le poignet de chaque manche, autour de la coiffe et sur l’épaule droite du par-dessus » et le logo de la structure d’appartenance de l’enseignant-chercheur ou du chercheur « fixé sur l’épitoge ». 

Le grade est matérialisé par des bandes jaunes dorées. Il s’agit d’une bande pour les Maîtres assistants et les chargés de recherche, de 2 bandes pour les Maîtres de conférence et les Maîtres de recherche, et de 3 bandes pour les professeurs titulaires et les directeurs de recherche.  Pour les premiers responsables des institutions d’enseignements supérieur et de recherche, les présidents d’universités, les directeurs généraux des écoles supérieures, le délégué général du CNRST, l’épaule droite de la toge comporte des épaulettes à franges argentées. Pour le ministre, l’épaule droite comporte les mêmes épaulettes mais à franges dorées. La coiffe du ministre comporte également des  franges dorées mais plus longue. Aussi, la toge du ministre se distingue par les armoiries nationales, symbole du ministère sur l’épitoge.  

« Pour nous, tous les enseignants-chercheurs, enseignants hospitalo-universitaires, les chercheurs ont une même mission. L’organisation de travail a fait que nous les retrouvons dans différentes institutions mais les missions restent les même », a fait savoir le ministre en charge de l’enseignement supérieur, Pr Adjima Thiombiano, en ce concerne l’unicité de la toge .

Pour le Premier ministre, cette cérémonie est un aboutissement d’une volonté politique du gouvernement de la Transition. « Une volonté politique qui  révèle deux caractères. Le caractère économique car le Faso Danfani est un produit du terroir et ce sont nos couturiers qui en bénéficient. Le 2è élément est le caractère culturel parce que ce sont des produits de notre terroir. C’est pour faire comprendre aux gens que nous aussi avons des choses ici, nous n’ avons pas besoin d’aller chercher chaque fois ailleurs et nous pouvons produire des choses ici qui peuvent être enviées ailleurs. Donc nous devons nous enraciner dans notre terroir. C’est ça le message que nous voulons faire porter… ».

Il a par ailleurs promis la décoration de la styliste qui a assuré la création et la confection de la toge. « Elle mérite une décoration et  nous prendrons les mesures nécessaires pour qu’elle soit décorée », peut-on l’entendre.

Il faut rappeler que c’est en Juin 2023 que le gouvernement de la Transition a adopté le décret portant port du Faso Danfani et du koko dunda.. Selon ce décret les catégories  socio-professionnelles et  structures concernées sont les enseignants du supérieur, les autorités administratives, judiciaires et politiques, les chefs de circonscriptions administratives, etc.

Rosana Astride Kiendrebeogo 

Latribunedufaso.net

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