Elections du 22 novembre 2020 : 22 communes non-couvertes et 2 376 100 nouveaux enrôlés

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Barry, a au cours d’une rencontre avec la classe politique et les Organisations de la société civile (OSC), le lundi 10 août 2020, à Ouagadougou, fait le bilan de l’opération d’enrôlement biométrique des électeurs de 2020.

La rencontre entre le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la classe politique ainsi que les Organisations de la société civile (OSC) s’est déroulée en deux phases. La première a concerné le bilan de l’opération d’enrôlement biométrique des électeurs de 2020. La seconde, quant à elle, a fait place aux échanges.

A en croire le bilan de l’opération d’enrôlement biométrique qui s’est déroulée du 03 janvier au 17 juillet 2020, sur l’étendue du territoire national, treize régions sur treize ont été couvertes ; également, toutes les 45 provinces et les 19 arrondissements connaissent un taux de couverture de 100 %. Les communes, pour leur part, n’ont pas toutes été couvertes (22 communes au total non-couvertes) ; de même que les secteurs et villages, qui comptabilisent un taux de 83 %.

Selon une étude de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), les 22 communes non-couvertes comptent environ 417 465 personnes majeures en 2020. Et, de ce potentiel, 210 791 se sont enrôlées en 2012 et 39 789 lors des révisions de 2015, soit un total de 250 580 électeurs inscrits. Le potentiel électoral alors attendu en 2020 est estimé à 166 885 électeurs à prendre. En considérant le taux moyen d’enrôlement, 50 % du potentiel électoral attendu, le nombre d’électeurs n’ayant pas pu être enrôlés dans lesdites communes est estimé à 83 343.

Sur plus de 4 millions attendus, seulement 2 376 100 nouveaux ont été enrôlés. De ce nombre, l’on a 995 472 femmes soit 42 % et 1 380 628 hommes, c’est-à-dire 58 %. La région du Centre enregistre le plus grand pourcentage d’enrôlés avec 28, 43 %. Les hauts- Bassins, en deuxième position, comptabilise 16, 38 %. Le Centre-est, troisième s’en sort avec 7, 35 %…. Les Cascades et le Sahel ferment la marche avec respectivement 3, 38 % et 2, 59 %. A l’extérieur, ce sont environ 23 000 personnes enrôlées. De ce milliers de personnes, l’Afrique détient le plus grand nombre (18 426 soit 0, 78 %). Ensuite vient l’Europe (2 530 soit 0, 11), l’Amérique (1 061 soit 0, 04 %) et l’Asie (339 soit 0, 01 %).

Sécurité, audit du fichier électoral et capacité financière de la CENI

Après l’exposé du président de la CENI, place a été faite aux échanges. Premier à prendre la parole, Maitre Halidou Ouédraogo, de la CODEL, félicitant l’exposé qui a été fait, s’est également dit rassuré de celui-ci. Il a par la suite fait remarquer le contexte assez particulier (terrorisme, COVID-19…) et a de fait invité la CENI à faire en sorte que tout le monde puisse voter.

Maitre Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF-RDA, a aussi, félicité la CENI pour le travail « titanesque » abattu dans le contexte actuel. Il a d’ailleurs qualifié l’exposé du président Barry d’assez explicite. Il a invité, pour finir, tout le monde à travailler afin de rendre le reste du processus transparent. Archille Tapsoba, du CDP, s’est inquiété de la sécurité des personnes ayant des cartes d’électeurs dans les zones rouges. Les échanges ont beaucoup plus tourné autour des questions liées à la sécurité, l’audit du fichier électoral et la capacité financière de la CENI.

Réagissant aux inquiétudes des acteurs politiques, Newton Barry affirme que la CENI ne minimise pas la question sécuritaire ; pour preuve, il dit avoir travaillé avec les forces armées nationales dans certaines localités et compte dans les jours à venir tenir des réflexions avec les acteurs de la scène politique. Pour ce qui est de la question de l’audit du fichier électoral, qui est revenu plus d’une fois lors des interventions, le président de la CENI rassure que le fichier électoral sera prêt à la date du 16 septembre 2020 ; et qu’il sera ouvert à tout le monde. Il précise également que l’audit portera sur des éléments techniques. Pour la question des auditeurs, il soutient que la CENI prendra la décision avec l’ensemble des parties prenantes. La question financière de la CENI a de même été soulevée. Pour le président, au-delà du fond alloué par l’Etat, qui est de 52 milliards de francs CFA, il y a d’autres partenaires financiers tels la Turquie, le PNUD, la Chine Populaire … . Il rappelle par ailleurs que la sécurisation des candidats ne relève pas des prérogatives de la CENI.

« On a un électeur sur deux enrôlés. Je crois que c’est la première fois dans l’histoire de la CENI que la révision du fichier électoral donne ces chiffres, en plus dans un contexte difficile comme celui-là. Donc, évidemment, on ferait la fine bouche en disant qu’on n’est pas satisfait », a laissé entendre Newton Barry en réponse à la question d’un journaliste sur son satisfecit vis-à-vis du nombre des inscrits.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Tiba Kassamse Ouédraogo (stagiaire)
Latribunedufaso.net

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