Université Norbert Zongo de Koudougou : Un face à face entre étudiants et administration

A l’appel de la Coalition des structures à caractère syndical d’étudiants de l’Université Norbert Zongo de Koudougou (UNZK), les étudiants sont sortis ce jeudi 9 juillet 2020. Objectif, la satisfaction de leur Plateforme minimale d’action (PMA).

C’est en ordre de trois rangs que les étudiants sont partis du monument dédié au Journaliste Norbert Zongo afin de se rendre à la présidence de leur université. Chants et cris de guerre ont alors accompagné la marche qui s’est déroulée dans l’ordre et la discipline.

Une fois arrivés à la présidence, les marcheurs ont tenu un mini-meeting dans le but d’alerter les autorités de leur présence. Quelques instants plus tard, c’est un membre de la Coalition qui est envoyé vers les autorités pour signifier davantage leur présence. Ce dernier sera reçu par un administrateur, qui jouera le rôle de messager, et demandera qu’on lui remette la Plateforme minimale d’action pour qu’il la remette à la hiérarchie. Ce qui ne fut pas possible. La voix des grévistes vont se faire encore plus entendre en appelant le président à sortir de son bureau ; ce qui fut fait.

Le Président, venu à la rencontre des étudiants, a d’abord été invité à écouter le message qui lui était directement adressé, puis à prendre la parole pour apporter des éléments de réponse à la Plateforme minimale d’action lue.
Pour sa réponse, le Professeur Frédéric Ouattara est allé point par point. «Il y a des points qui ne relèvent pas de l’université ; je ne vais pas les répondre. Le point 5, relatif au FONER, pas de mon ressort. Le point 4 (concernant les restaurants universitaires), c’est le CROUK, pas de mon ressort», a-t-il premièrement répondu.

«Moi, Président de l’UNZK, je ne suis ni président des master ni… »

Pour ce qui est du point 6 (construction, entretien et équipement des infrastructures), le premier responsable de l’université fait savoir : « Des constructions de bâtiments se font à l’université…l’amphi 750 est fini, il va être réceptionné bientôt pour les étudiants de SEG…on va poser la première pierre de l’amphi jumelé 300 et 500 places juste à l’intersection de l’amphi jumelé PSUT et l’amphi 750 qui est fini ; le délai est de 12 mois». «Moi, Président de l’UNZ, je ne suis ni président des masters ni président de l’équipe pédagogique qui sélectionne les masters. Les enseignants sont libres de fixer et de décider des conditions pour lesquelles ils peuvent prendre un étudiant en master. La sélection se fait par un jury défini par les enseignants de la discipline, et ils me transmettent les conditions d’études en master», a-t-il déclaré sur la question de la levée des conditions sélectives au master.

Du point 3 et 2 de la Plateforme (arrêt du contingentement des feuilles de composition… et abrogation des arrêtés…), le Professeur Frédéric rétorque successivement : « Je ne veux pas être complice d’une tricherie…le Président de l’université ne signe pas de décret. J’ai pris bonne note, et je vais transmettre le message à qui de droit». C’est finalement en tant que père de famille que le Président de l’université va s’adresser à ses étudiants. « Maintenant, je vous parle en tant que père de famille. Mon enfant est dans cette université. Il vit les mêmes faits que vous tous, je peux l’envoyer ailleurs. Je dis ceci ; un enfant qui vient réclamer un 8 pour conserver, ce n’est pas normal», a-t-il terminé sur la question en lien avec la prise en compte des meilleures notes à l’issue des sessions de rattrapages.

Pour le porte-parole de la Coalition, Wilfried Bazo, la réponse du Président de l’Université confirme le mépris de l’administration vis-à-vis de leurs difficultés. Car estime-t-il, qu’il n’a répondu favorablement à aucun point de la plateforme. Il a de facto fait savoir aux étudiants qu’ils se rencontreront en assemblée générale très prochainement.

Pour rappel, la plateforme minimale d’action comprend six points dont l’abrogation des arrêtés N° 2019-073 et N° 2019-074 portant respectivement régimes d’études en Licence et au Master; l’ouverture de tous les points de services des restaurants universitaires (augmentation du nombre de plats servis et ouverture de nouveaux points de services); le paiement intégral de l’aide FONER aux étudiants ayant déposé leurs dossiers et adoption d’un calendrier fixe ainsi que la suppression des critères d’âges dans l’octroi de l’aide.

La Coalition est composée de l’ANEB, la FESCIBF, la FNEEB et l’UNEF. Elle est née au lendemain de la grève du 30 juin 2020, initiée par les délégués généraux élus d’UFR de l’université Norbert Zongo.

Julien Sawadogo
latribunedufaso.net

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