Gare Ouaga inter : Qu’est-ce qui explique le déguerpissement « musclé » des marchands de bétail?

Le samedi 15 avril 2023, la commune de Ouagadougou a mené une opération inopinée de déguerpissement des marchands de bétail du marché de Toyibi installés sur le site de la gare Ouaga inter. Afin d’expliquer les péripéties de ladite opération, la Commune a rencontré la presse ce mercredi 19 avril 2023 à Ouagadougou.

Selon les conférenciers du jour, la commune a aménagé un nouveau site à Lanoag-yiri dans l’arrondissement 11 de Ouagadougou au profit de ces marchands de bétail mais ces derniers refusent d’y partir. C’est donc après l’échec de plusieurs actions de négociation qu’elle a été obligé de passer au déguerpissement. Démarrée à 3h du matin, l’opération a pris fin le même jour à 18h30 (15 avril 2023). Elle a mobilisé la police nationale, la police municipale, la gendarmerie nationale, la Direction générale des services techniques municipaux (DGSTM), les Volontaires adjoins de sécurité (VADS) et des manœuvres. 

Plus de 1382 têtes d’animaux ainsi que diverses autres marchandises ont été saisies et mises en fourrière. Cependant, de nos jours, il ne restent que 84 tête d’animaux toujours en fourrière. Le reste a été remis gratuitement aux propriétaires sous présentation de pièces justificatives (document des frais de transit) et à condition qu’ils soient transférés directement sur le nouveau site aménagé.

Pour la Commune de Ouagadougou, l’utilisation de la force se justifie par l’échec du recours à toutes les voies possibles de résolution de la situation à l’amiable (Médiateur du Faso, communiqués). « On ne voulait pas en arriver là, mais comme on le dit, soit on est l’autorité ou on ne l’est pas. On s’est assumé » a déclaré le Directeur du cabinet du Président de la délégation spéciale de Ouagadougou, Clément Ouango. « Nous avons discuté avec tous les responsables de ces marchands et commerçants. Nous leur avons même offert toutes les possibilités, mais ils ont refusé. Je pense même qu’on a trop tardé, parce que c’est depuis 2021 qu’ils devaient quitter les lieux, mais on a voulu résoudre les choses à l’amiable et ça n’a pas marché », a-t-il indiqué. A chaque rencontre, a-t-il poursuivi, ils venaient avec de nouvelles revendications. On est même allé devant le Médiateur du Faso et tout cela a échoué. On a pris notre responsabilité.

Selon le sieur Ouango, il n’y aura pas d’indemnisation possible des victimes car il leur avait été donné toute la latitude de rejoindre le nouveau site.

Issouf Tapsoba 

Latribunedufaso.net

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