Promotion du leadership féminin : Réo outillée sur le suivi des politiques publiques en faveur des femmes

Ce mercredi 27 juillet 2022, le consortium constitué du Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES-Burkina), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et de l’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP), a tenu à Réo, dans la province du Sanguié, un atelier de restitution des résultats d’une étude de base menée sur le suivi des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles. C’était en présence du Secrétaire général de la province, Souleymane Ouédraogo.

« Projet de promotion du leadership féminin dans sept (7) communes urbaines de 7 provinces du Burkina Faso », c’est dans le cadre de la mise en œuvre des activités de ce projet que le consortium composé du Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES-Burkina), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et de l’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP) a réalisé une étude de base sur le suivi des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles, en vue d’avoir un document de base pour mieux orienter les plaidoyers, pour une meilleure prise en compte du genre dans les zones concernées par le projet. Il s’agit notamment des communes de Bittou, Boussé, Dano, Niangoloko, Réo, Sapouy et Sindou. D’où le présent atelier de restitution des résultats à Réo, dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest. L’objectif général, à entendre les organisateurs est  d’échanger avec les populations sur l’intérêt du suivi des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles. « Le document que nous allons présenter porte sur une étude qui a plusieurs objectifs, notamment l’analyse de la situation des femmes dans l’espace publique, les instances de décisions. De plus, il s’agissait d’analyser d’un point de vue sociologique, les contours du genre dans notre contexte. Le document analyse aussi la situation de base des politiques publiques en faveur des femmes dans les communes d’intervention du projet », a indiqué M. André Pouya du GERDDES-Burkina au début des travaux.

Spécifiquement, il s’agissait pour les initiateurs de présenter et expliquer aux participants les points forts de l’étude pour favoriser une meilleure prise de conscience de la problématique des inégalités de genre et échanger avec eux sur l’intérêt du suivi des politiques régionales et communales ; d’identifier les meilleures stratégies de suivi des politiques publiques nationales, régionales et communales en faveur des femmes et des jeunes filles ; et de collecter les données complémentaires relatives à la commune pour enrichir le rapport de l’étude.

En effet, au Burkina Faso, les inégalités basées sur le genre se font encore remarquées. Et ce, dans tous les secteurs, d’après les données présentées ce jour par M. Nebilma Bayili. Par exemple, aux plans socio-culturel et religieux, on note la persistance de la préséance du garçon par rapport à la fille dans le choix des naissances, le droit de succession et celui de propriété, sans oublier les violences dont sont victimes les femmes, pour le simple fait qu’elles soient du sexe féminin (viol, agressions, etc). Outre cela, l’on remarque qu’au niveau du secteur de l’éducation, les femmes sont moins instruites que les hommes, sans oublier qu’elles sont peu représentées dans les instances de décisions. « Même en matière d’emploi des jeunes, on s’aperçoit que le nombre de filles est faible par rapport à celui des garçons. Et là où on a la chance d’avoir une proportion de filles plus élevée que celui des garçons, c’est au niveau des statuts les plus négligés, notamment ceux d’aide familiale agricole ou non agricole », a confié M. Nebilma Bayili.

C’est pourquoi, les organisateurs de l’atelier estiment que les efforts doivent être multiplier afin de réduire considérablement ces inégalités. Ils pensent donc que pour une atteinte des objectifs fixés par les politiques publiques, il est important que celles-ci fassent l’objet d’un suivi.

Rappelant alors quelques objectifs fixés par l’État, ils ont fait ressortir quelques actions qui pourraient être développées par la société civile, à savoir l’organisation de rencontres entre les femmes au niveau des chefs-lieux, régions, communes, autour de leurs préoccupations ; des sessions de renforcement des capacités des femmes et des jeunes filles pour les rendre aptes à participer à la vie politique ; ainsi que des sessions de formation ou des ateliers d’échanges à l’endroit des hommes et des femmes sur la masculinité positive.

A l’endroit de l’État, les animateurs du jour ont surtout souhaité que le système éducatif soir repensé de sorte à être plus favorable à la création d’emplois, et qu’il y ait une amélioration de l’accessibilité des fonds mis en place pour favoriser l’autonomisation financière de la femme et de la jeune fille.

Les participants, constitués majoritairement de femmes, eux, n’ont pas manqué de les féliciter et de les remercier pour cette restitution à leur endroit. « La question de la promotion du leadership féminin nécessite beaucoup de cadres d’échange et nous remercions beaucoup les acteurs d’être venus nous situer davantage sur la question. Je profite de l’occasion pour inviter mes sœurs à être solidaires. Il faut que nous nous soutenions pour mettre fin à ces inégalités, parce que tant que nous ne sommes pas assez représentées dans les instances, ce sera toujours compliqué », s’est exprimée l’une des participantes, Mme Bakyono.

Il faut rappeler que c’est depuis septembre 2020 que le « Projet de promotion du leadership féminin dans 7 communes urbaines de 7 provinces du Burkina Faso » est mis en œuvre par le consortium GERDDES-CGD-ADEP, avec l’appui financier de l’Union européenne (UE).

Alizèta Zouré

Latribunedufaso.net

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