Procès Thomas Sankara : Le colonel Tibo crucifié par deux témoins

Abdel Marcel Macaire Ouédraogo, commissaire divisionnaire de police à la retraite et Sanou Mahamadou, sergent-chef à la retraite, sont deux témoins cités dans le dossier Thomas Sankara. A la barre ce lundi 20 décembre 2021, ils ont chargé le prévenu, le colonel Tibo. Le premier était en poste à la FIMAT au moment des faits, et le second faisait partie du commando qui avait reçu pour mission de neutraliser cette unité d’élite réputée pro Sankara.

 

En poste à la FIMAT en 1987, c’est au sport que le commissaire divisionnaire de police à la retraire Abdel Marcel Macaire Ouédraogo a entendu les coups de feu le 15 octobre. Il confie que quelques heures après les tirs, le colonel Tibo et ses hommes tous en bérets renversés, sont arrivés à la FIMAT. Quand il est allé à leur rencontre, il lui a fait savoir que deux grands se battent et l’un est mort ; mais lui est venu en ami pour leur prêter main forte. Il confie qu’une fois à l’intérieur du camp, il a déclaré avoir pris le commandement et qu’il a été envoyé à l’abattoir. Il l’accuse d’avoir donné l’ordre à ses éléments de tirer à vue sur Vincent Sigué. Pour le témoin, cette instruction donnée par l’accusé, le fera douter sur sa bonne foi quand il déclarait être venu en ami. Il s’agit là d’un témoignage qui accable l’officier militaire dans le box des accusés.

Sanou Mahamadou, sergent-chef à la retraite et caporale au moment des faits, va crucifier le colonel avec son témoignage. Il faisait partie des éléments conduits par Tibo à la FIMAT. De ses confidences la mission qui leur avait été assignée était de neutraliser purement et simplement la FIMAT. Cependant affirme-t-il, lorsqu’ils sont arrivés au camp réputé pro Sankara, l’état des lieux ne présageait pas à un combat. Il explique l’itinéraire pris : « Nous sommes passés vers les rails à Ouidi pour arriver à la FIMAT où nous avons eu accès à la cours en escaladant le mur ». Il explique qu’une fois dans le camp, il a placé ses hommes à côté des éléments de la FIMAT tout au long du mur. Comme d’autres avant lui, il confie que c’est Hyacinthe Kafando et Otis qui l’ont informé du décès de Thomas Sankara.

Julien Sawadogo

Latribunedufaso.net

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