Situation des manœuvres « occasionnels » de la mairie de Ouaga : Quand la contradiction monte d’un cran !

Une équipe de la mairie centrale de Ouagadougou, avec à sa tête le premier adjoint au maire, Moussa Belem, a, au cours d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi du lundi 26 avril 2021, donné sa lecture de la situation des manœuvres « occasionnels ». Ces derniers se sont encore fait entendre ce mardi 27 avril 2021, au lendemain de la conférence de presse.

A entendre le premier adjoint au maire de la ville de Ouagadougou, Moussa Belem, par ailleurs le principal conférencier de cette rencontre avec la presse, les ouvriers qui réclament leurs arriérés de salaires (de deux mois) sont des ouvriers qui ont observé un mot d’ordre de grève du 5 novembre 2020 au 8 février 2021 ; période durant laquelle ils n’ont pas travaillé, mais exigent d’être rémunérés. « L’administration ne paie que les services faits et constatés. C’est la règle d’or de la dépense publique. », a renseigné Moussa Belem tout en ajoutant que les ouvriers qui ont travaillé durant cette période ont perçu leur dû. « Nous travaillons avec ceux qui veulent travailler. Les paiements ont été instruits ; les occasionnels ayant travaillé et ayant été pointés devraient être en possession de leur dû. », a-t-il-dit.

Ce dernier informe également que ces ouvriers sont bel et bien des « occasionnels » car la mairie fait recours à ces derniers en cas de besoin pour les affecter à des tâches de salubrité, d’aménagement paysager, de travaux de bâtiments et d’hygiène publique. « Il s’agit bien de tâches occasionnels qui sont exécutées et payées après pointage de leur présence effective. », a-t-il indiqué. Face à la revendication des manifestants, Moussa Belem fait savoir que « la mairie avec sa bonne volonté, respectueuse des lois et règlements, ne dispose d’aucun moyen juridique pour répondre favorablement à leurs revendications ». Il fait de même noter que la commune de Ouagadougou est soucieuse des conditions de vie des travailleurs. « A la vérité, la commune de Ouagadougou a toujours été à l’avant-garde dans l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. La preuve, c’est elle qui a porté la loi N°003-2017 /AN du 13 janvier 2017 portant statut de la fonction publique territoriale et ses décrets d’application, à la satisfaction totale de tous les fonctionnaires de la fonction publique territoriale du Burkina Faso. », a-t-il conclu.

Pour le Directeur général des services techniques municipaux (DGSTM) de la commune de Ouagadougou, Arzouma Zombré, la mairie ne peut plus payer lesdits manœuvres car, pendant leurs absences, d’autres personnes ont fait le travail et ces derniers ont été payés pour ce travail fait. « Pendant l’absence des manœuvres occasionnels en grève illimitée, nous avons fait recours à d’autres occasionnels pour assurer des tâches quotidiennes. Renseignez-vous, vous comprendrez que ces nouvelles personnes qui ont travaillé, ont été payées », s’est-il exprimé tout en précisant que les occasionnels ayant observé le mot d’ordre de grève n’ont pas eu l’autorisation de la mairie pour exercer aucune activité après leur mot d’ordre de grève. « On fait un pointage pour ceux qu’on a envoyé faire une tâche. Si je ne vous ai pas envoyé faire une tâche, je ne peux pas vous voir sur le terrain et commencer à vous pointer. Ils sont arrivés trouver des gens qu’on a déjà affecté sur les lieux, pourquoi donc faire un double emploi ? Ce n’est pas en allant vous infiltrer là-bas et dire que vous êtes sur le terrain et on ne vous pointe pas, je vous ai pas envoyé », a-t-il relaté.

Présente à la conférence de presse, la Directrice générale des ressources humaines de la commune de Ouagadougou, Sylvie Ouaba/Somé, fait savoir que « les occasionnels » n’ont pas de salaires, mais plutôt des états de paie. Et d’indiquer que tous les agents de commune qui ont exécuté leur tâche sont rentrés en possession de leur dû. « A la date d’aujourd’hui, tous les paiements sont effectifs ; au niveau des financiers, on n’a aucun état qui n’est pas payé. » s’est-elle exprimé.

Moins de 24 heures après la tenue de cette conférence de presse du premier adjoint au maire de la commune de Ouagadougou, Moussa Belem, « les occasionnels », comme les appelle-t-on du côté de l’autorité communale, ont à nouveau crié leur ras-le-bol. En effet, réunis devant l’entrée principale de la mairie, femmes comme hommes, jeunes comme vieux, spatules et balais en mains ont laissé libre cours à leurs émotions et ressentis. Pouvait-on alors entendre çà et là des propos du genre « Dieu va vous le payer » ; « C’est vous qui avez causé cela » ; « On n’est pas là pour se battre, est-ce qu’on peut se battre avec les mains vides ? » ; « Que Dieu vous le rende ». L’on a pu de même constaté durant cette manifestation des barricades, qui ont beaucoup perturbé la circulation à cet endroit de la capitale.

Tiba Kassamse Ouedraogo
Latribunedufaso.net

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