Réconciliation nationale : Un «faux débat» selon le mouvement Balai citoyen

Le mouvement Balai citoyen, à la faveur d’une conférence de presse, tenue ce mardi 16 février 2021, à Ouagadougou, a donné son point de vue sur des questions liées à la situation nationale. La réconciliation nationale, la crise sécuritaire et sanitaire, le système de double facturation de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) ont été les questions abordées par les conférenciers du jour.

Face aux nombreuses difficultés auxquelles font face la population burkinabé, le Balai Citoyen a tenu à faire connaitre sa position à l’opinion nationale et internationale. Sur la question de la réconciliation nationale, qui est l’une des priorités du gouvernement Dabiré 2, Eric Kinda, porte-parole du mouvement, estime que c’est un « faux débat ». Et de questionner, « le peuple burkinabè n’a pas un problème de réconciliation ; qui veut-on réconcilier avec qui ? Pourquoi ? », a-t-il interrogé. Les conférenciers du jour invitent plutôt le gouvernement à maximiser sur la question de la justice qui va aboutir à une réconciliation s’il y a une nécessité. Le Balai Citoyen pense plus à une volonté du régime actuel de blanchir les auteurs des différents crimes économiques et de sang au Burkina Faso. «Le projet qui se cache derrière ce faux débat sur la réconciliation nationale, est de faire l’impasse sur la justice, c’est-à-dire de soustraire de leur responsabilité devant la justice, des hommes et femmes qui sont poursuivis pour des crimes économiques et de sang », confie le porte-parole.

En ce qui concerne la situation sécuritaire et sanitaire, les cibals (membres du mouvement balai citoyen) ont tenu à féliciter les Forces de défense et de sécurités (FDS) pour le travail abattu même si disent-ils, « les conditions sécuritaires ne permettent pas, pour le moment, le retour de tous nos déplacés internes dans leurs localités respectives ». Sur la situation sanitaire marquée par la pandémie à Coronavirus qui sévit au Burkina depuis le 09 mars 2020, ils estiment que la recrudescence des cas est due à la campagne électorale du 22 Novembre 2020. À cet effet, ils interpellent le gouvernement sur « la nécessité de financement adéquat de la recherche pour le développement de vaccin au niveau national aussi bien pour la COVID-19 que pour les autres maladies comme le paludisme. »

Le système de double facturation de l’Office National de l’eau et de l’assainissement (ONEA), a également été à l’ordre du jour. En effet, le mouvement Balai Citoyen dit avoir demandé une audience à la direction de l’ONEA et dans l’attente de cette audience recommande la suspension de la réforme de cette facturation afin d’engager un audit technique et d’impact du nouveau mécanisme sur l’amélioration du service et la satisfaction des clients, la mise en place dans l’immédiat des mesures de traitement des plaintes, de correction et remboursement des trop perçus du fait de la défaillance de la réforme. La fermeture des frontières pour fait de COVID-19 n’est plus une raison valable selon Eric Kinda. « S’il est vrai que des mesures telles que la fermeture des frontières terrestres se justifiaient au début de la pandémie, il faut noter que son maintien aujourd’hui est incompréhensible au regard de son inefficacité. », articule-t-il. Il indique que le maintien de cette fermeture des frontières terrestres « approfondie la discrimination et les inégalités sociales entre ceux qui peuvent se donner le luxe d’aller et venir par avion et les classes moyennes et pauvres soumises à une interdiction qui les oblige à adopter des comportements à risque en traversant les frontières dans la clandestinité. »

Tiba Kassamse Ouédraogo (stagiaire)
Latribunedufaso.net

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