Projet Planet Gold Burkina Faso : Pour l’élimination du traitement de l’or au mercure

Le ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Nestor Bassière a procédé au lancement officiel du projet Planet Gold Burkina Faso ce jeudi 12 septembre 2019 à Ouagadougou.

 

Contribuer à l’élimination du mercure et à l’amélioration de la chaine d’approvisionnement de l’or issu de l’exploitation minière artisanal et à petite échelle (EMAPE), tel est l’objectif du projet Planet GOLD Burkina Faso. Fortement utilisé dans les exploitations aurifères, une enquête de l’ONG canadienne Artisanal Gold Council (AGC) de 2013 rapporte que le ratio or et mercure est de 1/1,3 (pour exploiter 1 g d’or il faut utiliser 1,3 g de mercure). Toute chose qui constitue un danger imminent non seulement pour la santé des exploitants mais également pour l’environnement du fait de ses effets néfastes.

D’une durée de cinq ans, ce projet, selon Jérôme Stucki, Agent de programme ONUDI, va entre autre permettre l’examen et l’analyse des cadres juridiques applicables au secteur EMAPE burkinabé ; la création et la mise en œuvre d’un mécanisme de financement destiné à financer l’amélioration du secteur EMAPE ; l’établissement de programmes de formation professionnelle pour le traitement sans mercure du minerai aurifère ; la création et l’exploitation d’un système de transfert des connaissances pour le secteur EMAPE et le projet.

Pour le ministre Nestor Bassière le secteur de l’extraction aurifère artisanale et à petite échelle (EMAPE) est la plus importante source mondiale d’émissions et de rejets anthropiques de mercure. En témoigne les résultats de l’évaluation mondiale du mercure de 2018 (PNUE, 2018) qui démontrent que la filière représente environ 38% des émissions mondiales totales de mercure dans l’air (844 tonnes) et 68% des rejets dans les eaux et les sols (1 220 tonnes). « Ce mercure utilisé par les exploitants artisanaux est rejeté directement sans aucun système de récupération ou d’élimination, contaminant ainsi l’air, le sol et les eaux et exposant les communautés des artisans miniers aux risques sanitaires. Des effets sanitaires (malformations génétiques, tremblements) imputables à l’exposition au mercure sont déjà observés dans notre pays au sein de certaines communautés d’orpailleurs », a laissé entendre le ministre en charge de l’environnement.

Initié par le ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, le projet Planet Gold au Burkina Faso est financé à plus d’un milliard de francs CFA par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), avec l’appui technique de l’ONUDI et de l’ONG canadienne Artisanal Gold Council (AGC). Le projet est donc une réponse aux efforts internationaux visant à réduire les émissions de mercure à l’échelle internationale, guidés par la mission et les obligations juridiquement contraignantes de la Convention de Minamata sur le mercure ratifié par le Burkina Faso le 10 avril 2017.

Alice Kouaman/Zonou

La Tribune du Faso

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