Lésions précancéreuses : La fondation KIMI plaide pour l’effectivité de la gratuité du dépistage et la prise en charge

La fondation KIMI, en collaboration avec Médecin du Monde, a animé un atelier de plaidoyer jeudi 17 décembre 2020, à Ouagadougou, sur l’effectivité de la gratuité de dépistage et la prise en charge des lésions précancéreuses. « Le cancer du col de l’utérus et son fardeau » et « enjeux et stratégie de plaidoyer du groupe » sont les thématiques abordées durant l’atelier. Elles ont respectivement été développées par le Pr Charlemagne Ouédraogo et Cécile Thiombiano.

Au cours de son intervention, le Pr charlemagne Ouédraogo est revenu sur les possibles causes du cancer du col de l’utérus ainsi que des voies et moyens pour sa prévention et des chiffres sur cette pathologie au Burkina Faso.Pour ce qui est des causes du cancer du col de l’utérus, il mentionne les rapports sexuels précoces (avant 17 ans) d’où la nécessité de la lutte contre les mariages précoces, la multiplicité des partenaires sexuelles, le tabac (la nicotine qui a un effet nocif sur la santé) et aussi l’absence de dépistage malgré la gratuité du dépistage. Il fait noter également que les personnes les plus vulnérables sont celles vivant avec le virus du VIH (Virus de l’immunodéficience humaine) « une femme vivant avec le VIH a une chance de 04 à 10 fois plus élevée de contracter le cancer du col de l’utérus », a-t-il indiqué.

En termes de statistique, le Pr Charlemagne Ouédraogo fait noter qu’en 2018, sur 11 643 cas de cancer général diagnostiqués, le cancer du col de l’utérus représentait 21,6% et celui du sein 12,3%. En termes de mortalité, 9 221 personnes sont mortes du cancer dont 22,6% est dus au cancer du col de l’utérus et 9,1% dus à celui du sein. Au Burkina Faso, la tranche d’âge touchée par ce fléau est celle comprise entre 25 et 55 ans. Et, selon des études de l’Institut nationale de la statistique et de la démographie (INSD), cette tranche s’élèverait à 3 312 667 en 2020, ce qui fait une cible de 1 093 180 femmes attendue par ans si on tient compte d’un dépistage tous les 3 ans. Il a pour terminer, déploré le taux de couverture sur le territoire national qui serait de 2,97 %, malgré la gratuité du dépistage.

Dans le cadre de sa communication, « enjeux et stratégie de plaidoyer du groupe », Céline Thiombiano a fait cas des conséquences qu’entrainent le cancer du col de l’utérus au plan social et économique. Pour la communicatrice, les patients du cancer du col de l’utérus sont la plupart des cas abandonnés par leur conjoint, famille et très souvent par la société. La majorité des patientes n’arrivant pas à survivre laisse des orphelins qui, dans la généralité, manque d’une éducation adéquate. Au plan économique, le cancer du col de l’utérus peut entrainer des difficultés financières et certaines vont même jusqu’à hypothéquer leurs biens afin de pouvoir subvenir à leurs besoins sanitaires.

Pour la présidente de la fondation KIMI, Sika Kaboré, épouse du chef de l’État, le cancer du col de l’utérus est un défi sanitaire au vu du nombre de cas. Selon les propos de la présidente de la fondation KIMI, dans le monde, une femme meurt toutes les deux minutes de cette maladie et plus de 90% dans des pays à faible revenu comme le nôtre. Elle pense qu’on pourrait assister à une baisse de celui-ci si des actions fortes et pointues sont engagées sur le terrain. « Le nombre de nouveau cas peut être considérablement réduit si des actions pointues et urgentes sont menées sur le terrain », a-t-elle indiqué.

Elle précise en outre que c’est l’une des principales causes de décès dans le monde, et selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de cas pourrait atteindre le million d’ici 2030, si rien n’est fait. Sika Kaboré plaide pour l’élargissement de la prévention et de la lutte contre le cancer général et celui du col de l’utérus en particulier. « Nous souhaitons que la prévention et la lutte contre le cancer en général et le cancer du col de l’utérus en particulier soient inscrites au rang de priorité nationale et traitées comme n’étant pas le seul problème du ministère de la santé », a conclu la présidente de la fondation KIMI.

Des ministres tels que ceux en charge de la santé, de l’administration et de la communication ont à cet effet prit des engagements à l’issue de l’atelier.

Tiba Kassamse Ouédraogo (Stagiaire)
Latribunedufaso.net

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