Thèse en médecine : L’impétrante Géraldine Ilboudo invite à décourager le mariage précoce, sinon à utiliser la planification familiale

Géraldine Ilboudo est depuis le mardi 27 octobre 2020, Docteur en médecine. Elle a été officiellement admise à ce grade après sa soutenance de thèse autour du thème : «Grossesse et accouchement chez les adolescentes au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo : aspects épidémiologiques, cliniques et pronostiques », à l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA).

C’est accompagné de parents, ami(e)s et connaissances que l’impétrante Géraldine Ilboudo a soutenu sa thèse en vue de l’obtention du grade de Docteur en médecine, diplôme d’Etat. Moins de vingt minutes lui auront suffi pour présenter son travail mené autour du thème : «Grossesse et accouchement chez les adolescentes au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo : aspects épidémiologiques, cliniques et pronostiques ». Après cet exercice, les membres du jury ainsi que la présidente du jury, Pr Blandine Thiéba ont fait des suggestions dans le but de perfectionner son document final, mais aussi posé des questions d’éclaircissement ; toutes choses qui n’ont entaché en rien la qualité du travail produit et la pertinence du thème choisi. D’où l’attribution de la mention très honorable avec les félicitations du jury à l’issue du retrait et de la délibération du jury.

Selon le constat de l’impétrante, la grossesse et l’accouchement chez l’adolescente sont un problème de santé publique, surtout au Burkina Faso. Notre travail a consisté à faire un constat et à faire des suggestions. Les suggestions formulées, a-t-elle poursuivi, se sont adressées aux autorités sanitaires et politiques. « La grossesse chez l’adolescente est surtout liée au mariage précoce. Nous avons mis l’accent sur le mariage pur pour décourager le mariage précoce chez les adolescentes tout en sensibilisant les familles », a-t-elle ajouté.

Géraldine Ilboudo justifie le choix de son thème en s’appuyant sur le problème que posent les adolescentes aujourd’hui. « Si on regarde, au fur et à mesure que les années avancent, il y a plus de jeunes filles qui tombent enceinte. J’ai voulu souligner ce problème, et chercher ensemble des solutions pour éviter à l’avenir d’avoir beaucoup de grossesses indésirées chez les adolescentes », a-t-elle indiqué.

Quant au constat qu’elle a été amenée à faire lors de son passage au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo, à Ouagadougou, elle fait savoir, en ce qui concerne la tranche d’âge concernée dans le cadre de l’étude (13-19 ans), que beaucoup de femmes adolescentes ont accouché par voie basse (à la normale), mais beaucoup ont eu des complications dues à l’immaturité de leur organisme. « Nous étions donc obligés de voir le côté de la césarienne ; il y a eu beaucoup de césarienne. Il y a également eu une mortalité maternelle. La mortalité maternelle, quand on l’a étudiée, elle était de 1, 6% chez les adolescentes, c’est énorme ; selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette mortalité doit être inférieure à 1% », a-t-elle raconté.

Pour elle, si le nombre de grossesse est grandissant chez les adolescentes, cela est dû à la démission des parents de leur rôle de protecteur, de conseiller. « Le problème se trouve d’abord au niveau familial. Les parents n’ont pas vraiment le temps pour éduquer leurs enfants. Ils sont laissés à eux-mêmes, et donc à la merci des réseaux sociaux et des programmes malsains de la télévision. Ils ont tendance à croire qu’ils sont déjà grands à l’âge adolescents.

En termes de difficultés majeures rencontrées au cours de l’étude, elle avance : « Notre étude était rétrospective. On a commencé l’étude sur la période 2017-2019, parce que l’hôpital a commencé à fonctionner à partir de 2017. On a eu une étude de 33 mois. Pour avoir des données en retro, c’est le stockage. Nous étions obligés de retourner voir les dossiers médicaux qui étaient stockés ; le stockage n’était pas souvent bien fait, ce qui fait qu’on avait des données soit à moitié complètes soit des données complètement détruites », a-t-elle expliqué.

« Le mariage précoce doit être découragé. Cependant, dans le cas d’un mariage précoce, qu’on permette à la jeune fille d’aller vers les formations sanitaires afin qu’elle trouve une solution pour retarder la grossesse précoce par la planification familiale, parce que le mariage précoce entraine forcément une grossesse précoce », a finalement invité Dr Géraldine Ilboudo.

Tambi Serge Pacôme Zongo

Latribunedufaso.net

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