Gestion intégrée de la production et des déprédateurs : 27 000 agriculteurs formés en 24 ans

La FAO, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture se bat aux côtés de ses pays partenaires afin de réduire la famine, l’insécurité alimentaire dans le monde. Au Burkina Faso, engagée depuis plusieurs années maintenant dans cette lutte, elle intervient à  travers le Programme de Gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) dont la finalité est de permettre une autonomisation des paysans et l’augmentation de leurs revenus ; toute chose qui contribuera à atteindre l’objectif visé.

La collaboration entre la FAO et le Burkina Faso a débuté en 1961 avec l’adhésion du pays en son temps la Haute-Volta à l’Organisation. Celle-ci s’est consolidée avec l’ouverture, en 1978, de la représentation de la FAO sur le sol burkinabè (voltaïque) et s’est  axée autour de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers le programme de Gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) dans le monde rural.  Le GIPD a pour principal objectif l’amélioration des compétences agricoles et la sensibilisation des petits exploitants agricoles aux risques et alternatives aux produits chimiques toxiques. Au Burkina Faso, entre 1996 et 1997, le pays a bénéficié d’un projet pilote de formation participative en GIPD, des cultures à travers le projet Champs-écoles paysans (CEP). La formation en GIPD vise à une meilleure gestion des nuisibles des cultures en rationnalisant l’usage des pesticides agrochimiques et en promouvant des technologies plus respectueuses de la santé humaine et animale et de l’environnement.

De l’avis de la FAO, les acteurs du monde rural ne sont pas suffisamment impliqués dans la mise en œuvre des projets et recherche de solution des difficultés qui émaillent leur activité. Ce qui expliquerait la non adéquation des solutions proposées à la réalité du terrain, les rendements en deçà des efforts du paysan.  L’approche CEP étant un système de vulgarisation qui valorise l’expertise paysanne en associant le producteur à toutes les étapes de la formation depuis le diagnostic des problèmes à l’identification des meilleures solutions vise à reconsidérer la place du paysan dans le secteur décisionnel.

Ainsi, depuis 2002, le programme GIPD au Burkina Faso travaille avec les agriculteurs pour accroître l’adoption de bonnes pratiques agronomiques, améliorer durablement les rendements des cultures et diversifier les systèmes de production agricoles. Une façon d’y parvenir pour les coordonnateurs du projet est de réduire l’usage de pesticides par les agriculteurs et de sensibiliser sur les risques connexes pour l’environnement et la santé tout en encourageant une fertilisation équilibrée pour la croissance plus saine des cultures.

Quel apport pour les agriculteurs burkinabè ?

Le programme a aidé les agriculteurs à s’adapter au changement climatique, fait important dans un pays où les cycles de sècheresse et d’inondations deviennent la nouvelle norme. Grâce à la formation GIPD, les agriculteurs ont appris de nouvelles méthodes culturales pour stimuler les rendements ainsi que des compétences pour améliorer la commercialisation de leurs produits. Ils ont été encouragés à diversifier la production de cultures et de bétail, ce qui bénéficiera non seulement à l’environnement mais également à la nutrition et aux revenus du ménage. Suite à la formation, de nombreux producteurs ont commencé à explorer des activités comme la production intégrée de riz et de poisson. Cette approche a permis une augmentation de 26 % des rendements moyens des riziculteurs bénéficiaires. La réduction de l’usage des insecticides chimiques était de 80 % sur le riz et de 50 % sur les cultures maraichères. Le programme a formé au total, 27 000 agriculteurs dont 14 % de femmes, à travers son réseau CEP dans les 13 régions du pays. La formation s’est principalement concentrée sur la production de riz, de légumes, de niébé, de fruits et de coton.

Les résultats satisfaisants du projet ont amené le gouvernement a adopté le modèle des champs écoles des producteurs comme l’un de ses outils au plan national.

Tiba Kassamse Ouédraogo (Stagiaire)

Latribunedufaso.net

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