Affaire Adama Siguiré : « S’il était vraiment un patriote, il aurait fait ce que le chef de l’Etat demande », Me Prospère Farama

Le procès opposant Adama Siguiré contre la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) s’est poursuivi le mardi 26 mars 2024 au Tribunal de grande instance Ouaga 1. Après l’audience, les avocats des différentes parties se sont prononcés sur les débats qui ont eu lieu durant la journée.

Me Prosper Farama, avocat de la partie civile :

« Nous avons fait une plaidoirie basée sur des éléments juridiques tendant à démontrer que les infractions reprochées à Adama Siguiré étaient constituées à savoir l’injure publique et la diffamation. 

Sur la diffamation, nous avons démontré que les propos qu’il a tenu qui étaient de surcroît des propos mensongers à l’égard de la CGT-B et à son Secrétaire général ont porté atteinte à l’honneur et à la considération de ces derniers. Il a affirmé que la structure syndicale a reçu de l’argent des forces étrangères notamment impérialistes pour déstabiliser le régime. Il lui a été demandé d’apporter la preuve de ses affirmations.

On l’a tous vu, il est passé totalement hors sujet. Il a passé le temps à nous rabâcher des choses qui n’avaient rien à voir avec ce qui lui a été demandé notamment qu’il était poursuivi pour atteindre la déstabilisation de la Transition. Nous avons répété que le débat que nous menons ne concerne pas la Transition.

Il a été incapable d’apporter les preuves. Il se contente de dire que nous sommes en guerre. Pourtant, la guerre ne justifie pas qu’on mente. Monsieur Siguiré est dans l’émotion et la mauvaise foie absolue.

Il se fait patriote, soldat. J’ai envie de dire soldat de l’inutile. Il sème au sein du peuple burkinabè la stigmatisation. Il appelle à la violence, à la haine gratuite. Ça c’est pas du patriotisme. 

Je suis convaincu que Monsieur Siguiré n’est pas un soutien de la Transition. Il navigue pour sa propre cause. S’il était vraiment un patriote, un soutien sincère et partisan de la Transition, il aurait fait ce que le chef de l’Etat demande. C’est-à-dire œuvrer pour la cohésion nationale. Tenir des propos qui soient de nature à nous intégrer au lieu de nous désintégrer.

Nous espérons que la justice rendra une décision contre les mensonges flagrants, éhontés de monsieur Siguiré. »

Me Ahmed Mamane, avocat de la défense : 

« Nous avons développé nos moyens de défense devant le tribunal. Nous restons convaincu que dans ce procès, Adama Siguiré va s’en sortir. Il ne se reproche absolument rien. Ce qu’il a eu à écrire sur les réseaux sociaux sont des vérités incontestées et incontestables. Nous avions développer tous ces éléments de preuve devant la juridiction et rappeler que nous sommes en matière pénale. Ce matin, Moussa Diallo n’était pas dans la salle. On ne peut pas demander à un prévenu de produire un écrit qui prouve qu’il n’est pas dans la salle.

Nous avons rappelé le principe de la liberté de preuve devant le tribunal comme quoi, on peut prouver par tout moyen. Il appartient à la juridiction d’en apprécier. 

La partie civile veut nous faire croire que nous ne sommes pas dans un débat politique. Pourtant, on ne voit nulle part des revendications syndicales dans les revendications de Moussa Diallo et la CGT-B. L’objectif d’un syndicat est de défendre les intérêts moraux et materiels de ses militants. Il n’ont pas d’avoir des revendications politiques », a indiqué Me Mamane.

Il en veut pour preuve que Moussa Diallo est rentré en clandestinité. Il ajoute que quand on ne se reproche rien, on ne fuit pas. On répond, on s’assume. 

« Nous avons voulu qu’il soit présent pour la manifestation de la vérité et qu’il réponde aux questions de la défense. C’est ça l’équilibre des débats. C’est cela aussi un procès équitable », a-t-il ajouté.

Par rapport à « la déstabilisation de la Transition par la CGT-B », l’avocat dit que c’est officiel. Il en veut pour preuve, un communiqué du gouvernement qui indique qu’il y’avait « des acteurs dont ceux de la société civile qui se sont inscrits dans une logique de déstabilisation du régime en place et qui ont été financés de l’extérieur. Ce n’est pas un mensonge, ce n’est pas de la fiction.»

Issouf Tapsoba

Latribunedufaso.net

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