Coopération : « Notre retrait de la CEDEAO n’est orienté vers personne, contre aucune institution , contre aucun État », Me Appolinaire Kyélem, sur le retrait du Burkina Faso de la CEDEAO

Le dimanche 28 février 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont, de façon conjointe, annoncé leur retrait sans délai de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Deux semaines après l’annonce de cette nouvelle, le Premier ministre Me Appolinaire Kyélem a rencontré le secteur privé national pour davantage échanger sur le sujet. 

« On peut comprendre que cela suscite des interrogations dans la mesure où la CEDEAO fait partie des institutions les plus familières de notre sous-région au point que certains s’imaginent que sans la CEDEAO, l’oxygène va disparaître dans notre pays », a d’emblée signifié le Chef du gouvernement.

Il a ensuite rappeler comment étaient les relations entre le Burkina Faso et les pays voisins avant la création de la CEDEAO. « Je voudrais rappeler ici, que le 09 février 2023, je recevais les ministres des affaires étrangères du Burkina, de la Guinée Conakry et du Mali. A cette occasion, j’ai eu à rappeler que la CEDEAO a été créée le 28 mai 1975 et que nos pays ont existé avant la création de la CEDEAO. La période pendant laquelle, il y a eu le plus de mouvement de population, plus de libre circulation, c’est avant la création de la CEDEAO. La plupart des burkinabè qui sont établis au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Mali, y sont allés avant la création de la CEDEAO. Je rappelle que depuis le 09 mars 1960, avant donc la création de la CEDEAO, il existe entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, une convention relative aux conditions d’engagement et d’emploi des travailleurs burkinabè en Côte d’Ivoire. De même existe-t-il, des conventions bilatérales avec d’autres pays dans plusieurs domaines », a-t-il étalé.

C’est pourquoi pour lui , ce retrait va, au contraire, offrir plus d’opportunités au pays. « Le retrait de la CEDEAO va donc nous permettre de nous réorganiser en fonction de nos intérêts et de signer des accords bilatéraux avec ceux qui le voudront dans divers domaines en fonction des besoins des citoyens. Et ce, de manière indépendante, sans l’immixtion de quelle que puissance que ce soit », a-t-il indiqué.

Et s’il y a lieu selon, Me Appolinaire Kyélem, il y a toujours la possibilité de nouer des accords bilatéraux avec chaque membre de la CEDEAO. « Rien n’empêche donc de renouveler ou d’adapter en cas de besoin, nos relations avec chaque État membre de la CEDEAO. Mais plus jamais, personnes ne pourra encore instrumentaliser une institution, telle qu’elle soit ou un État quelconque pour nous imposer, pour nous faire subir quoique ce soit », a-t-il laissé entendre.

Pour clore son intervention, le Premier ministre a souligné que ce retrait n’est contre personne. « Notre retrait de la CEDEAO n’est orienter vers personne, contre aucune institution, contre aucun État. Il vise à assumer notre souveraineté et à assurer la sécurité et la prospérité des populations de notre espace. Toutefois, nous saurons répondre aux provocations, d’où qu’elle vienne. La patrie ou la mort, nous vaincrons », a-t-il .

Rosana Astride Kiendrebeogo

Latribunedufaso.net

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