Agriculture burkinabè: Environ 36 milliards FCFA de pertes par an

Les caractéristiques et les difficultés liées à l’agriculture burkinabè ont été rendues publiques dans le programme d’activités 2019 du ministère de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles (MAAHA), rédigé en décembre 2018.

Le ministère de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles (MAAHA), dans son programme d’activités de 2019, est revenu sur les caractéristiques de l’agriculture au Burkina et les difficultés qui empêchent le pays d’atteindre la sécurité alimentaire. En effet, en ce qui concerne les caractéristiques de cette agriculture, une étude de la Direction générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS) didi ministère, réalisée en 2018, indique la sahélisation du Burkina Faso et fait savoir que la production agricole est essentiellement pluviale.

Aussi fait-elle remarquer les fluctuations pluviométriques qui jouent négativement sur les rendements, compte tenu de sa répartition inégale. « Le profil pluviométrique du Burkina Faso est défini en trois zones agro-climatiques : la zone soudanienne (plus de 900 mm), la zone soudano-sahélienne (600-900 mm) et la zone sahélienne (moins de 600 mm). L’évolution de la pluviométrie sur la période 1985-2017, montre une forte fluctuation de celle-ci dans toutes les zones », a révélé l’étude de la DGESS. Au-delà de ces caractéristiques, quelles sont les difficultés mises en lumières ?

En termes de difficultés, l’étude de la DGESS indique principalement les risques naturels et les attaques parasitaires. Les risques naturels, composés essentiellement de risques climatiques (sècheresses, inondations, vents violents…), de risques liés aux ravageurs des cultures (criquets, oiseaux, singes, éléphants, chenille légionnaire…) et de risques phytosanitaires. De ces risques, le choc pluviométrique est le plus remarquable avec une représentation de 87,41% des facteurs de pertes du rendement agricole.

Ainsi, sur la décennie 2003-2013, les chocs pluviométriques ont entrainé une perte annuelle moyenne de 290 000 tonnes de céréales équivalant à environ 36 milliards FCFA par an, et les risques liés aux ravageurs à une représentation de 4,2% des pertes. Les ravageurs de culture envahissent environ 10% des parcelles de culture chaque année ; ce qui équivaut à une perte de 4 800 tonnes de céréales par an. En 2017, les chenilles légionnaires ont attaqué environ 58 324 hectares soit une perte estimée à 193 479 tonnes ; ce qui représente 5,03% de la production totale.

Quant aux attaques parasitaires, généralement identifiées par les maladies des plantes, elles ont touché 6 % des parcelles de cultures affectées par un risque naturel et occasionné des pertes totales annuelles de plus de 6 300 tonnes de céréales en moyenne sur la période 2003-2013. Les méthodes utilisées par les populations afin de faire face auxdites difficultés ont de même été recensées. Au nombre de celles-ci, l’on note l’usage des semences traditionnelles en lieu et place des semences améliorées, qui s’avère être plus efficace et plus rentable, en terme de rendement. La seconde méthode est celle de l’usage des parcelles résistantes au choc pluviométrique même si la production est au rabais.

Tiba Kassamse Ouédraogo (Stagiaire)
Latribunedufaso.net

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